Fluctuat Nec Mergitur
Paris
Vu par… Jean-Baptiste Del Amo

Paris, nombril crasseux et puant de France. Le soleil, suspendu au ciel comme un œil de cyclope, jetait sur la ville une chaleur incorruptible, une sécheresse suffocante. Cette fièvre fondait sur Paris, cire épaisse, brûlante, transformait les tandis des soupentes en enfers, coulait dans l‘étroitesse des ruelles, saturait de son suc chaque veine et chaque artère, asséchait les fontaines, stagnait dans l‘air tremblotant des cours nauséabondes, la désertion des places.

(…)

Car même suffocante, Paris était une éternelle bavarde. Sa litanie rendait la fournaise plus insupportable, se glissait sans relâche dans les tympans fondant de cérumen, frappait l’esprit, envahissait la pensée, occultait l’existence d’un silence improbable. Le son des voix criardes, le choc des sabots sur le pavé, le souffle épais des chevaux, le frottement des roues des carrosses, le claquement des portes, l’expulsion chuintante des crachats, les rots, les pets, les ronflements, les plaintes, les pleurs, les rires grossiers, les bris de vaisselle, l’enchevêtrement des pas, des courses, les insultes, le bruit des coups, des corps entrechoqués, les hurlements enroués des laitières, des fripiers et des porteurs d’eau : tout cela formait un atroce charivari que le voyageur de passage à Paris se hâtait de fuir. Il fallait être né en ce magma pour croire qu’il fût possible d’y vivre.

Une éducation Libertine
Jean-Batiste Del Amo – 2008
Quelques images de ma ville

Vue de ma fenêtre

Voilà vingt ans que j’habite le 20e arrondissement de Paris. Un bel ensemble d’immeubles en brique au porche en mosaïque classé, trois pièces, cinquante cinq mètres carrés, entre Gambetta et Ménilmontant, un logement des plus bath, avec une vue à couper le souffle. Et sans l’avoir vraiment choisi…

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Cimetière du Père-Lachaise

Comme bon nombre de lycéens de ma génération The Doors faisait parti des groupes symbolisant la liberté des années soixante, nous offrant une musique envoutante et indémodable. Le beau visage de Jim Morrison encadré de longs cheveux blonds côtoyait dans mon panthéon germanopratin ceux de Juliette Greco, Simone de Beauvoir, Miles Davis ou encore Boris Vian.

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Zoo de Vincennes

J’ai cinq ans. Nous habitons, avec mes parents, sur les Maréchaux, boulevard Poniatowski, à quelques mètres de la Porte Dorée. À Ponia comme on dit dans la famille. De la fenêtre du salon, sur le bord de laquelle maman doit se battre pour empêcher les pigeons de faire leur nid, on voit le bois de Vincennes et, au printemps, les manèges de la Foire du Trône.

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Voyager chez soi

Dans les oreilles

Dans ma bibliothèque

Victor Hugo - Les Misérables
Les Misérables
Victor Hugo

Je n’ai pas lu Les Mystères de Paris d’Eugène Sue mais j’ai lu Les Misérables ! Que je considère comme LE roman de Paris. Même si la première partie ne s’y déroule pas, la seconde en revanche entremêle la vie des personnages à l’Histoire de la ville lumière et plus particulièrement à l’insurrection Républicaine de 1832.

Roman épique et social retraçant l’histoire de Jean Valjean, ancien forçat enfermé vingt ans au bagne de Toulon, inlassablement traqué par Javert, commissaire zélé, véritable incarnation de la loi, raide comme la justice. Fantine, les Thénardiers, Cosette, Marius, Gavroche viendront croiser son chemin et changer son destin.

Hugo dépeint la nature humaine, à travers ce qu’elle à de plus sombre et de plus beau, où la fatalité n’existe pas. « Ta vie ne sera que ce tu en feras » aurait pu en être le sous-titre… Plus qu’un classique, c’est un véritable chef-d’oeuvre de la littérature qu’Hugo nous à légué. Même si vous avez déjà vu l’une de ses nombreuses adaptations cinématographiques ou celle en comédie musicale signée Alain Boublil et Claude-Michel Schoenberg qui à fait le tour du monde, précipitez vous sur l’original vous ne regretterez pas ! Par contre prévoyez du temps il y a presque deux mille pages…

Sur les écrans

Paris
Cedric Klapisch

Alors bien sûr vous vous dites : « Oouah l’aut’ ! Trop fastoche il a choisi un film qui s’appelle Paris ! Ça va pas chercher bien loin… » Oui c’est vrai, mais en même temps ce film de Cédric Klapisch sorti en 2008, finalement assez méconnu, est un très beau film sur la capitale et ses habitants. Pierre, danseur professionnel au Lido, est malade du coeur, il va mourir ; du haut de son balcon il regarde les parisiens : des maraîchers, une boulangère, une assistante sociale, un architecte, un SDF, un prof de fac, un mannequin, un clandestin camerounais, des personnages qui se croisent et n’ont rien en commun excepté Paris. Et pour représenter ce joli monde une belle brochette d’acteurs comme je les aime Romain Duris (évidemment) en tête, Juliette Binoche, Fabrice Lucchini, Albert Dupontel, Karine Viard, Melanie Laurent, François Cluzet… Klapisch aime Paris, filmer ses quartiers, ses rues, ses places, ses cafés, ça se voit, ça se sent. Mais ce n’est pas seulement parce que le réalisateur aime autant que moi cette ville extraordinaire que j’ai choisi son film… L’immeuble où demeure Pierre est en bas de ma rue !

Et si celui-là ne vous dit rien je vous conseille la très impressionnante liste de films se déroulant à Paris sur SensCritique.

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