Auvergne
Vu par… Maupassant

A la sortie du village, au débouché du vallon, s’élevait en effet une haute butte, presque un mont, qu’ils gravirent sous un ardent soleil en suivant un petit sentier entre les vignes. Quand ils parvinrent au sommet, la jeune femme poussa un cri d’étonnement devant l’immense horizon déployé soudain sous ses yeux. En face d’elle s’étendait une plaine infinie qui donnait aussitôt à l’âme la sensation d’un océan. Elle s’en allait, voilée par une vapeur légère, une vapeur bleue et douce, cette plaine, jusqu’à des monts très lointains, à peine aperçus, à cinquante ou soixante kilomètres, peut-être. Et sous la brume transparente, si fine, qui flottait sur cette vaste étendue de pays, on distinguait des villes, des villages, des bois, les grands carrés jaunes des moissons mûres,  les grands carrés verts des herbages, des usines aux longues cheminées rouges et des clochers noirs et pointus bâtis avec les laves des anciens volcans.

« Retourne-toi », dit son frère. Elle se retourna. Et, derrière elle, elle vit la montagne, l’énorme montagne bosselée de cratères. C’était d’abord le fond d’Enval, une large vague de verdure où on distinguait à peine l’entaille cachée des gorges. Le flot d’arbres escaladait la pente rapide jusqu’à la première crête qui empêchait de voir celles du dessus. Mais comme on se trouvait tout juste sur la ligne de séparation des plaines et de la montagne, celle-ci s’étendait à gauche, vers Clermont-Ferrand, et s’éloignant, déroulait sur le ciel bleu d’étranges sommets tronqués, pareils à des pustules monstrueuses : les volcans éteints, les volcans morts. Et là-bas, tout là-bas, entre deux cimes, on en apercevait une autre, plus haute, plus lointaine encore, ronde et majestueuse, et portant à son faîte quelque chose de bizarre qui ressemblait à une ruine.

C’était le Puy de Dôme, le roi des monts auvergnats, puissant et lourd, et gardant sur sa tête, comme une couronne posée par le plus grand des peuples, les restes d’un temple romain.

Christiane s’écria : « Oh! que je serai heureuse ici. »

Mont-Oriol
Guy de Maupassant – 1886
Mes balades en Auvergne

La Chaise-Dieu / Polignac

« Arrête de bouger ! Mamie essaye de te mettre les doigts là où il faut ! »
Si je ne m’étais pas retourné pour voir quelle situation avait bien pu provoquer cette phrase mon esprit malin aurait pu imaginer le pire des scénarios… Tout de même ! A quelques pas de l’abbaye, à La Chaise-Dieu !

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Une journée au pays des lentilles

37°C au thermomètre du tableau de bord de la voiture… Vive les décapotables !
En cette fin d’août 2011, nous faisons étape lors de notre descente vers le sud dans cette ville qui est le point de départ d’une des routes vers Saint Jacques de Compostelle.

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Voyager chez soi

Dans les oreilles

Dans ma bibliothèque

LesFruitsduCongo_AlexandreVialatte
Les Fruits du Congo
Alexandre Vialatte

Les fruits du Congo, c’est une affiche. Elle représente une magnifique négresse qui porte des citrons d’or. Les collégiens d’une ville d’Auvergne rêvent devant cette affiche qui symbolise pour eux l’aventure et l’extrême poésie de l’existence.
Qu’est-ce que l’adolescence ? Telle est la question à laquelle Alexandre Vialatte répond avec ce grand roman qui décrit aussi toute une ville de province avec ses kermesses, son assassin, son docteur, son lycée, son square.

Même s’il a beaucoup écrit sur l’Auvergne, Alexandre Vialatte ne peut pas être réduit à un écrivain régional : romancier, journaliste (ayant collaboré notamment pendant de nombreuses années à La Montagne), il est aussi le premier à avoir traduit Franz Kafka en français ! Si vous ne le connaissez pas encore courrez découvrir cet auteur « notoirement méconnu » (comme il se plaisait à le dire lui même) qui de son vivant ne publia que trois romans dont Les Fruit du Congo, roman de l’adolescence s’il en est, hymne à la vie poétique, mélancolique, baroque, fantasque et drôle, avec pour toile de fond l’Auvergne. Incontournable !

Sur les écrans

Les Choristes
Christophe Barratier

Oh bah si ! Quand même, Les Choristes ! Le film français de 2004 au plus de huit millions d’entrée !… Avec Gérard Jugnot, Kad Merad et le jeune Jean-Baptiste Monier, son visage d’ange et sa voix flutée, chantant « Vois sur ton chemin »… Bon alors on reprend. En 1949 un professeur de musique débarque dans un internat de garçons « difficiles » au nom évocateur : « Le Fond de l’Étang ». Ces « sales gosses » découvrent le chant choral, une pratique qui va bouleverser leur quotidien, révéler des talents et même créer des vocations… Ça y est vous y êtes ? Mais oui tout le monde l’a vu ! Un bien joli film plein de bons sentiments, qui personnellement me fait grandement penser à une version franco-française de Sister Act 2. Et bien figurez-vous qu’il a été tourné dans le Parc Naturel Régional Livradois-Forez et notamment au Chateau de Ravel (un nom bien choisi pour un film sur la musique) dans le Puy de Dôme.

Alors, comme celui-ci vous l’avez déjà vu j’ai un autre film avec des adolescents, tourné (seulement en partie) en Auvergne à vous proposer : Le Petit Bougnat, de Bernard Toublanc-Michel, sorti en 1970. Un jeune garçon, surnommé Bougnat, réussi à intégrer, alors qu’il n’était pas inscrit, une colonie de vacances. Dans le même temps une jeune fille tente par tous les moyens de s’en échapper…  Si le nom du jeune homme ne vous dira probablement rien il y a des chances pour que vous connaissiez celui de l’adolescente qui apparaissait pour la première fois à l’écran : Isabelle Adjani.

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