Sisi, tu es là ?
Vienne
Vu par… Mme de Staël

Vienne est située dans une plaine au milieu de plusieurs collines pittoresques. Le Danube qui la traverse et l’entoure se partage en diverses branches qui forment des îles fort agréables; mais le fleuve lui-même perd de sa dignité dans tous ces détours, et il ne produit pas l’impression que promet son antique renommée. Vienne est une vieille ville assez petite, mais environnée de faubourgs très spacieux: on prétend que la ville, renfermée dans les fortifications, n’est pas plus grande quelle ne l’était quand Richard Coeur de Lion fut mis en prison non loin de ses portes. Les rues y sont étroites comme en Italie, les palais rappellent un peu ceux de Florence; enfin rien n’y ressemble au reste de l’Allemagne, si ce n’est quelques édifices gothiques qui retracent Moyen-Âge à l’imagination.

Le premier de ces édifices est la tour de Saint-Etienne elle s’élève au-dessus de toutes les églises de Vienne, et domine majestueusement la bonne et paisible ville, dont elle a vu passer les générations et la gloire. II fallut deux siècles, dit-on, pour achever cette tour commencée en 1100; toute l’histoire d’Autriche s’y rattache de quelque manière. Aucun édifice ne peut être aussi patriotique qu’une église; c’est le seul dans lequel toutes les classes de la nation se réunissent, seul qui rappelle non seulement les évènements publics, mais les pensées secrètes, les affections intimes que les chefs et les citoyens ont apportées dans son enceinte. Le temple de la divinité semble présent comme elle aux siècles écoulés.

Le tombeau du prince Eugène est le seul qui, depuis longtemps, ait été placé dans cette église; il y attend d’autres héros. Comme je m’en approchais, je vis attaché a l’une des colonnes qui l’entourent un petit papier sur lequel il était écrit qu’une jeune femme demandait qu’on priât pour elle pendant sa maladie. Le nom de cette jeune femme n’était point indiqué; c’était un être malheureux qui s’adressait a des êtres inconnus, non pour des secours, mais pour des prières, et tout cela se passait à côté d’un illustre mort qui avait pitié peut-être aussi du pauvre vivant. C’est un usage pieux des catholiques, et que nous devrions imiter, de laisser les églises ouvertes; il y a tant de moments où Ion éprouve besoin de cet asile, et jamais on n’y entre sans ressentir une émotion qui fait du bien à l’âme, et lui rend, comme par une ablution sainte, sa force et sa pureté.

De l’Allemagne
Mme de Staël – 1813
Vienne en septembre 2005

Museums quartier & le Belvédère

Que serait Vienne sans Gustav Klimt, Edward Munch et Egon Schiele ?
Pour parfaire notre connaissance de l’art nouveau viennois et nous protéger de la pluie nous prenons le tram en direction du Belvedère.
Celui-ci abrite, d’après le guide, la plus grosse collections de Klimt et Schiele de la ville.

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Karlsplatz

Troisème jour de notre escapade viennoise : nous partons à la découverte de l’art nouveau viennois.
Malheureusement la pluie nous accompagne dans nos déplacements.

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Schönbrunn

Résidence d’été de la famille impériale, le château de Schönbrunn est tout près du centre ville.
L’intérieur du château est plutôt rococo mais sans être trop chargé. Une pièce a même été décorée par les mains même des enfants impériaux !

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A l’intérieur du Ring

Septembre 2005…
Petite escapade chez nos amis viennois, afin de goûter la bière autrichienne, le fameux Apfelstrudel et les délicieux Kartoffelknödel, sans oublier les non moins célèbres Wienerschnitzel.

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Voyager chez soi

Dans les oreilles

Dans ma bibliothèque

liberte-pour-les-ours
Liberté pour les Ours
John Irving

Siggy et Graff, les deux narrateurs farfelus de ce roman, sont une version moderne de Don Quichotte et Sancho Pança. Seule différence : c?est une énorme moto Royal Enfield 700 cm³ qu’ils sillonnent la campagne autrichienne avec ses jeunes filles aux tresses soyeuses, ses fermières opulentes et riches en souvenirs.
Quant au moulin à vent, c’est le projet exorbitant, qui germe dans leurs cerveaux inventifs, de libérer tous les animaux du zoo de Vienne. Mais derrière les facéties de nos deux loustics se cache une intrigue plus grave, celle qui explore les complexités et bizarreries de l’histoire de l’Europe centrale de ces cinq dernières décennies.

Ce roman est-il le plus fou de John Irving ? En tout cas il est bien barré !
Avec ce premier roman, publié à 25 ans, Irving nous entraine dans une suite de péripéties complètement givrées avec une légèreté et une vivacité folle. On y trouve déjà les thèmes de prédilection de l’auteur et bien évidement sa passion pour les ours. Alors que l’action principale se déroule en 1967, l’un des deux protagonistes raconte aussi au fil des pages la vie de ses parents à Vienne avant la première guerre mondiale. Un livre inventif, drôle et tendre sur l’amitié et le regard que pouvait poser un jeune américain sur le destin de la vieille Europe à la fin des années 60.

Sur les écrans

La Pianiste
Michaël Haneke

J’ai vu La Pianiste juste après avoir lu le livre éponyme d’Elfriede Jelinek, et comme souvent dans ce cas là, la version filmée m’avait parue moins intéressante. L’histoire violente et le climat malsain de la relation sado-masochiste entre un élève (Benoit Magimel) et sa professeur de piano (Isabelle Huppert), quarantenaire esseulée vivant avec sa mère (merveilleuse Annie Girardot) m’avait paru beaucoup plus dérangeante par écrit, mais sans doute n’avais-je plus la surprise de découvrir l’univers glauque dans lequel nous entraine Michael Hanneke… Le film à tout de même été primé trois fois au Festival de Cannes lors de sa présentation en 2001, il ne doit donc pas être si mauvais que ça ! Et puis il y a Vienne et la musique de Schubert, c’est pas rien.

Si vous avez peur de faire des cauchemars vous pouvez vous rabattre sur les aventures de Sissi Impératrice… Un incontournable des fêtes de fin d’année, vous devriez facilement trouver une chaîne qui le diffuse entre La Bûche et Le Père Noël est une Ordure !

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