Chez Gaudi et Dali
Barcelone et la Catalogne
Vu par… Paul Morand

Sur la place Colomb, la confrérie des mendiants allongés sur deux chaises de fer, dormait. Ils étaient là une centaine, la figure noire, les pieds enveloppés dans les journaux du soir, sous les palmiers à peaux de pachyderme, s’épouillant dans leurs rêves. Parmi eux, un monsieur en smoking, une fleur à la boutonnière, ayant renoncé à son domicile, ronflait, la bouche ouverte. La voiture suivit le faubourg d’ Argüelles, quartier des enrichis à la Bourse aux cotons. À vrai dire, je doutai de mon réveil : ce n’était que villas tordues comme des guimauves, prenant jour par des fenêtres en cotte de mailles, défendues par des algues métalliques, des lianes en zinc peintes en vert, en rose tendre. Sous des blindages gondolés, des maisons en caoutchouc s’affaissaient, trouées d’une porte béante par où la rue continuait, montant en pente douce jusqu’au toit. À leur flanc, les loges de portier pendaient comme des fibromes, les cheminées poussaient des varices bulbeuses au haut des murs où se battaient des chimères dans un buisson d’iris forgés. Puis les architectes s’étant épuisés, les avenues n’apparurent plus que grâce aux plaques indicatrices, perdues dans les terrains vagues. Çà et là, encore, un hôtel particulier dressait, entre des maraîchers, sa silhouette de pièce montée, gratinée d’amandes, hérissée de pierres meulières, pralines mal réparties. Enfin la voiture s’arrêta en face d’une terrasse en céramique ornée de fruits confits, soutenue par douze dolmens ivres. Ce plateau devait être aussi un toit, car en émergeaient, en guise d’arbres, des tuyaux vernissés percés de trous de salière. Dans l’allée qui se tordait en ver coupé je m’engageai et, par des spirales, gagnai le pavillon à damiers où, souriante, parmi les aloès, Remedios m’attendait.

Ouvert la nuit
Paul Morand – 1922
Mes balades en Catalogne

Cap de Creus

Il est encore un peu tôt pour dîner à Cadaqués mais peut-être déjà un peu tard pour rentrer dîner dans notre petit gîte de Vivès. Nous voulons profiter encore un peu de cette journée espagnole.

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Cadaqués

Quand on séjourne à Vivès, ou de manière plus générale en Roussillon, l’Espagne n’est pas loin, vraiment pas loin, on peut même dire toute proche.

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La citadelle de Montjuïc

Pour cette dernière après-midi, nous avons décidé de prendre de la hauteur : Grimper sur Monjuïc !
Un premier funiculaire accessible par le métro nous emmène au départ des œufs qui nous élèveront de quelques centaines de mètres.

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La Boqueria et le barri Gotic

Aujourd’hui, encore quelques kilomètres de promenade ! Au programme : le marché de la Boquéria, puis les ruelles du Barri Gotic et enfin Montjuïc, sa citadelle et s’il nous reste du temps et l’envie, la fondation Miro.

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De la plaça Catalunya au Port Vell

Partira ? Partira pas ? Le volcan islandais Eyjafjöll est en train de cracher ses poumons et envoie ses cendres sur le sud de l’Europe ! La veille de notre départ, les aéroports de la côte atlantique espagnole sont fermés, puis le panache entre dans les terres… L’aéroport de Barcelone est même fermé quelques heures…

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Voyager chez soi

Dans les oreilles

Dans ma bibliothèque

Salvador-Dali_Journal-dun-genie
Journal d’un Génie
Salvador Dali

A Cadaquès Dali est partout ! Il y avait bâtit sa maison, et à marqué le petit village de son empreinte à jamais. Si Dali n’avait pas été là de nombreux touristes n’y seraient pas allé non plus… On connait ses tableaux oniriques, brillants d’huile, aux couleurs saturées, ses montres molles et son Grand Masturbateur mais assez peu ses écrits. Dans ce journal, il se livre quotidien et introspectif. Dévoilant un peintre minutieux à l’extrême, sans cesse à la recherche d’une création métaphysique Etait-il réellement fou ? Véritable escroc ? Ou comme il se plaisait à en faire la publicité totalement génial ? Le mystère reste entier !

Pour la capitale de la Catalogne je vous propose Barcelona ! de Grégoire Polet : un roman foisonnant de personnages où, comme son titre le laisse supposer, Barcelone est à la fois la toile de fond et le personnage principal. « Une théorie prétend qu’il suffit de six poignées de main pour relier une personne à une autre, où qu’elles soient dans le monde. Appliquant cette théorie au roman, Grégoire Polet représente Barcelone à travers une vingtaine de personnages, dont les destins se croisent, se tressent, se perdent et se retrouvent. De 2008 à 2012, alors que les Espagnols s’enlisent dans la crise économique, que les indignés se lèvent et que l’indépendantisme commence sa grande remontée, nous suivons la vie privée des personnages, leurs points de vue, leurs soucis et leurs aventures, leurs ambitions, leurs croyances, bien souvent contradictoires. Au centre de cet écheveau d’intrigues, Barcelone en majesté : son architecture, son histoire, son fonctionnement politique, ses atmosphères. »

Sur les écrans

Tout sur ma Mère
Pedro Almodovar

Barcelone fait partie de ces villes qui attirent les cinéastes. Vous trouverez pléthore de films tournés là, censés s’y dérouler ou non. Deux ont retenus mon attention :

L’auberge Espagnole, Cédric Klapisch (2002). Que ceux qui n’ont pas vu ce premier succès populaire de Klapisch lèvent la main ! Les tribulations d’une bande d’étudiants Erasmus au coeur de Barcelone, un beau portrait de la ville, des personnages haut en couleurs et la découverte de quelques merveilleux comédiens comme Romain Duris et Cécile de France

Tout sur ma Mère, Pedro Almodovar (1999). Esteban est tout pour sa mère, Manuela, infirmière qui aurait rêvé de devenir actrice. Mais Esteban meurt. Manuela part alors à Barcelone tenter de retrouver le père de l’enfant. Des femmes, l’univers de Pedro Almodovar est peuplé de femmes, de la mère à la putain, de la femme d’affaire à la madone, elles sont toutes là. Et encore plus dans ce film où le seul personnage masculin meurt prématurément. Qu’elles soient belles ou laides, jeunes, vieilles, brillantes ou ingénues, elles le fascinent. Comme le fascine la nuit, la drogue, les putes et les travelos. Mais ici l’icône de la Movida se fait plus tendre, plus apaisé, finie l’hystérie des premiers films (que j’adore!), et signe un bel hommage à la Femme, à la Mère et aux cinéastes des années 50, Mankiewicz en tête.

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