« Tu aimerais, dis, une petite fille à trois dollars, disais-je à Jack. – Shut up, Malaparte. – Ce n’est pas cher après tout, une petite fille pour trois dollars. Un kilo de viande d’agneau coûte bien plus cher. Je suis sûr qu’à Londres ou à New York une petite fille coûte plus cher qu’ici, n’est-ce pas, Jack ? – Tu me dégoûtes, disait Jack. – Trois dollars l’ont à peine trois cents lires. Combien peut peser une fillette de huit à dix ans ? Vingt-cinq kilos ? Pense qu’un seul kilo d’agneau, au marché noir, coûte cinq cents lires, c’est-à-dire cinq dollars ! »
Malaparte nous raconte l’Italie de l’après guerre, épuisée, ravagée, exsangue et affamée, où tout se vend, où tout s’achète… Malaparte raconte la faim, la misère, et témoigne de ce que le débarquement des alliés et plus particulièrement des Américains dans le sud de l’Italie représenta pour la ville de Naples. Un livre dur et beau.