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21 juillet 2017
Retour à Athènes

Athènes ! Début des vacances ! Nous séjournons trois nuits dans l’appartement d’Hélène, la meilleure amie de Jean-Claude, qui s’y est établie depuis maintenant deux ans, à qui nous avions déjà rendu visite en novembre 2015. S’installer en Grèce quand on s’appelle Hélène n’est-ce pas le comble du romanesque ? J’y retrouve aussi mon passé, mes souvenirs. Athènes, comme une promesse. Étouffante de chaleur, bruyante, chaotique, grouillante. Synonyme d’un bonheur évanoui que je retrouve chaque fois que j’y pose le pied.

Laurent est là aussi pour passer quelques jours. À nous trois nous inaugurons la saison de la « maison d’hôtes » comme dit Hélène. Nous arrivons à la tombée de la nuit. Hélène a mis les petits plats grecs dans les grands : tzatziki, keftedes aux légumes, spinakopitakia… le tout fait maison, et bien sûr ouzo à la source et vin blanc de Santorin (où nous nous rendrons dans quelques jours). Quel accueil ! Les vacances peuvent commencer.

Hélène, contrairement à nous, n’est pas encore en vacances, nous passons donc cette première journée entre gars ! Que faire ? Je propose la colline de Filopapou et l’ancienne Agora. Jean-Claude et Laurent n’y sont jamais allés et j’aimerais revoir ces lieux. Banco !

Métro. Nous hésitons sur la station la plus proche de Filopapou. Un petit gars nous sentant perdu avec notre plan de métro nous aide à trancher : Thissio.

Arrivés à destination des dizaines de bars et de tavernes nous rendent leurs sièges. Nous nous posons là le temps de nous restaurer. Vue la chaleur il est bon de prendre des forces avant de grimper sur la colline.

Une grande allée dénuée d’ombres mais bordée d’éventaires en tous genres mène à l’entrée du parc. Là une musique étrange s’élève d’un instrument mi-violon mi mandoline qu’un jeune barbu fait chanter avec son archer : une cithare crétoise. Nous quittons bientôt les artères pavées pour les chemins de galets qui serpentent entre les oliviers. Le tss-tss assourdissant de milliers de cigales (tsitsikas en grec) nous accompagne. La prison de Socrate, puis le monument funéraire de Philopappos au sommet de la butte, qui lui donne son nom, d’où nous profitons de la vue sur l’Acropole d’un côté et d’immenses avenues rectilignes menant au Pirée de l’autre. À nos pieds le récent musée de l’Acropole et sa terrasse triangulaire. D’où nous sommes nous pouvons presque distinguer les touristes qui y déjeunent. Un jeune homme joue les statues sur un tronçon de colonne. Laurent en fera autant pour que nous le prenions en photo. Ce cylindre de marbre a du en supporter des éphèbes en short et en marcel ! En redescendant nous cherchons le théâtre Dora Stratou. Fermé ! Apparement il n’est ouvert au public que lorsqu’il y a des représentations de danses folkloriques… nous n’attendrons pas le prochain sirtaki.

Direction l’ancienne Agora. Nous redescendons par de petites ruelles aux escaliers pentus. Le sol de pierre est usé par les milliers de pieds autochtones et voyageurs qui les ont foulés. Jean-Claude et Laurent marchent devant. Je traîne derrière à faire des photos… comme d’habitude et… vram bim bang ! Je dévale les dernières marches sur le cul. Un beau gadin ! Plus de peur que de mal. L’appareil photo n’a rien. Je suis sonné, mon coude droit est râpé et je m’en tirerai avec quelques bleus. Rien de grave.

Laurent décide de nous abandonner pour faire une sieste.

Une limonade fraîche dans un patio à l’écart de l’agitation de la ville m’aidera à me remettre de mes émotions. Le lieu fait aussi galerie d’exposition. C’est très joliment décoré : vieilles machines à coudre, pavillons de phono en guise de luminaires. Nous restons là, un temps, sous la treille agrémentée d’abat-jour à la toile délavée par les éléments. La serveuse est hilare et s’excuse mille fois en nous apportant l’addition : le ticket (déjà naturellement petit comme ils le sont en Grèce) s’est coincé lors de l’impression et nous arrive tout tire-bouchonné et parfaitement illisible. Les Grecs doivent garder leurs tickets de caisse et les présenter à leur centre d’imposition quand vient le temps de payer ceux-là. Avec des notes comme celles-ci les contrôleurs doivent s’arracher les cheveux !

Dans l’Agora il fait encore bien chaud, relativement peu de visiteurs. Nous faisons le tour tranquillement : la Stoa d’Attale, entièrement reconstruite dans les années 1950, l’église des saints Apôtres (Agii Apostoli Solaki) avec de beaux restes de fresques, et le Temple d’Héphaïstos… Le centre névralgique de l’ancienne cité est aujourd’hui envahi de restes de colonnes, de ruines plus ou moins parlantes, d’herbes folles et d’oliviers. Ça et là de petits panonceaux nomment quelques traces de fondations ; devant l’un d’eux j’explique à Jean-Claude, avec l’accent d’un guide italo-roumain, que se trouvait là la célèbre crêperie de Maria et Yorgos. Nous rions comme des crétins.

Puis regagnons Monastiraki en passant par le « flea market » qui n’a pas du voir de puce depuis un bon moment ! Des boutiques de fringues branchouilles, des baskets à tir-larigot, et bien sûr tout un lot de boutiques de souvenirs et de produits plus ou moins locaux : ouvre-bouteilles en forme de bite, magnets, sacs en cuir, draps de bain, sandales… nous flânons, Jean-Claude essaye un pantalon, j’hésite sur des espadrilles. Bof. Quelques minutes plus tard nous retrouvons Hélène et Laurent à la sortie du métro. Nous convenons d’aller boire un verre au Roaster, un bar gay du quartier, avec une immense terrasse sur la place Agias Irinis, mais ils doivent avant tout régler une affaire de billet de ferry pour le surlendemain. Nous nous installons sans eux et profitons de la relative fraîcheur du début de soirée. Lorsqu’ils nous rejoignent enfin, tout excités et rigolards, ils nous font le récit de leur quête : en allant acheter leur billet de ferry pour Spiros dans une agence qu’Hélène connaît bien, ils s’entendent dire que le bateau a cogné le quai et qu’il ne pourra pas partir dimanche… on essaye alors de leur fourguer une place plus chère sur un speedboat, par définition plus rapide mais aussi sans possibilité de voyager sur les ponts extérieurs… Dans une seconde agence personne n’est au courant de l’avarie qu’aurait subi le navire et on leur vend le billet souhaité. Qui croire ? Arnaque ? Manque d’informations ? Ils ont leurs billets en poche mais y aura-t-il un bateau dimanche ? L’avenir le dira !

La recherche d’un restaurant conseillé par une collègue de notre hôte s’avère un peu compliquée dans les ruelles de Plaka grouillantes de monde et débordantes d’agitation, jusque dans les escaliers où la foule estivale posée sur des coussins sirote des cocktails, des frappés et autres Ouzo. Mais nous finissons par trouver et dînons, très bien, d’un immense plateau de spécialités grecques. Je retrouve peu à peu les quelques mots de grec que je connais et me laisse envahir par la chaleur et l’ambiance toute athénienne de cette première soirée ; le rebetiko s’élevant du restaurant voisin, les discussions et les rires de mes amis… les vacances commencent bien !

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