Décidément, le Grec ne sait pas fermer sa porte de chambre sans la claquer ! Nous descendons pour le petit déjeuner à 9 heures. Les mêmes que la veille plus d’autres sont déjà attablés sous la véranda. Aujourd’hui pas de gamin jouant sur sa console (avec le son au maximum bien sûr) mais d’autres piaillant et une « yaya » à la sonnerie de téléphone rock’n roll ! La patronne porte le même t-shirt que la veille et l’avant veille. Le lave-t-elle tous les soirs ?
Nous réglons la chambre : 50€ la nuit avec booking.com. Elle était affichée à 100€ en prix régulier. Quel est l’intérêt d’indiquer des prix officiels si haut que personne ne paie ? La machine à carte bleue fonctionne, pas comme dans la plupart des restos de Galaxidi. (Le travail au noir n’est-il pas l’une des principales causes de la crise en Grèce ?…)
Nous chargeons la voiture et prenons la route. Nous appréhendons un peu la durée du chemin. Presque 250 km. Pas d’autoroute. Et déjà 35° au thermomètre de la voiture. En fait tout se passe bien, la route est plutôt large, même si nous nous retrouvons quelques fois à rouler à 30 à l’heure derrière des camions roumains ou bulgares (la la la…). A l’arrière d’un camion benne des gamins nous envoient la main, comme on dit au Québec.
Ça fait bientôt trois heures que nous roulons. Les paysages de montagne ont laissé la place à une grande plaine plus ou moins agricole et aride. Les quelques villes et villages que nous traversons sont écrasés de chaleur. Pas beaucoup de « estatorio » ombragés au bord de la route… Nous entrons dans Trikala, tournons pour trouver une place pour stationner et prenons la rue piétonne à la recherche d’un resto. Il est 14 heures passées. On dirait que toute la
ville s’est donné rendez-vous pour boire un café frappé dans un des nombreux bars qui bordent la rue. Mais pas un resto dans le coin. Nous finissons par tomber sur un Goody’s, sorte de fast food local, et goûtons aux hambourgeois (ah le Québec !) locaux. Pas mauvais mais un peu écœurants, le steak haché étant de veau et non de bœuf, ou d’un mélange, on ne sait pas trop… Deux expresso, la serveuse nous précise qu’il s’agit d’un café tout petit ; on ne doit pas lui en
commander souvent !
Derniers kilomètres, les Météores apparaissent soudain au bout de la route, comme sortis de terre. Notre hôtel se trouve tout en haut de la vieille ville de Kalambaka, au pied des monts. Une erreur d’appréciation nous fait tourner au mauvais endroit (il faut le savoir il y a à Kalambaka 2 places avec jets d’eau), mais nous retrouvons vite le chemin qui nous mène à l’hôtel grâce aux petites plans que nous avons imprimés avant de partir (merci Google Maps). Tout est calme, il fait une chaleur écrasante, c’est l’heure de la sieste et nous réveillons, malgré nous, l’hôtelier, qui nous conduit avec le sourire et en parlant français à notre chambre.
Il fait trop chaud et il est trop tard pour monter visiter les monastères. Que faire ? Comme tout le monde ici : la sieste. Nous profitons du balcon avec vue sur les météores et de la chambre climatisée pour lire, écrire, dormir.
Plus tard nous descendrons voir le centre ville, prendre une bière sur « la place aux jets d’eau » et diner en terrasse. La ville n’est pas envahie par les touristes. En regardant les enseignes, le temps semble s’être arrêté dans les années 60 ou 70. De vieilles grecques aux robes sans âge discutent assise sur leur perron. Rue Vachlava, deux cafés identiques se font face : des murs nus, des néons, des baies vitrées ouvrent sur le trottoir, là des tables en formica, et des
hommes attablés seuls ou par groupe de 2 ou 3 regardent le trottoir d’en face. Le centre ville est plutôt calme pour un samedi soir… Nous rentrons profiter un peu de la fraicheur sur le balcon et de la vue sur les météores illuminés.