Nono a eu beau « serrer les pouces » pour que la pluie cesse, ça n’aura servi à rien… Nous entrons dans la gare de Metz sous un fort crachin d’eau glacée. Il s’interrompra tout de même après notre très courte visite de la cathédrale – une cérémonie s’y tient empêchant l’accès à la nef et au chœur. La pierre de Jaumont donne pourtant au centre ville une belle teinte ocre jaune, solaire, que la pluie ne parvient pas à ternir. Le plafond de la gare préférée des Français se pare lui aussi de mosaïque dorée. Tout invoque le soleil. Mais il peinera à passer la barrière des nuages et embellir mes souvenirs. Bien sûr l’île du Petit Celsy a son charme et offre, depuis le Temple Neuf, une belle vue sur la Moselle et ses quais, mais les ruelles pavées de la vieille ville ne font résonner, en moi, aucun talon lointain.
Nous marchons tous les trois, heureux d’être réunis – pour la dernière fois, même si nous ne le savons pas encore-, d’un pas tranquille, à la découverte des stigmates des annexions successives que la ville a dû endurer au fil des siècles. Au terme de nos errances, la Porte des Allemands, façon de château-fort miniature, enjambe la Seille depuis huit siècles. Les ruines au bord de la nationale, une bière place Saint-Louis, Metz se montre morose. Grise. Douce. Metz s’ennuie. Nous pas. Nous suivons Anne-Laure sur ses terres. Une affiche de Chapelier Fou en résidence à la Cité Musicale de Metz illumine ma promenade.