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5 avril 2019
de la Chaussée des géants à Cork

Texte Jean-Claude Georget


Anne-Laure voulait voir un château, un vrai, pas du genre quatre morceaux de cailloux empilés. Alors on est allés à Dunluce. Il est vrai que le site est inspirant ; tout droit sorti d’un film de GoT ! Accroché à la falaise sombre qui surplombe l’océan, le château médiéval (en ruine quand même) avec ses enceintes et pignons noirs pointant vers le ciel, permet de comprendre ce qu’était cette vaste demeure au Moyen Âge. Sur les panneaux explicatifs on la décrit comme confortable : on en doute quand même. De beaux points de vue sur la côte par l’entrebâillement des fenêtres gothiques ouvertes au vent : des pics de ouf !

On avait traversé toute l’Irlande du sud au nord pour aller voir cette Chaussée des Géants dont tout le monde parle. On n’a pas été déçus. Cet immense magma basaltique de pilons parfaitement octogonaux, serrés les uns contre les autres, émergeant de la mer comme un escalier formé de milliers de petites marches est impressionnant. « Ils ont dû y passer un temps fou à tailler tout ça », dit une brave dame française à son mari. On est pliés de rire, forcément. Je ne vous raconterai pas la légende du géant (d’où le nom du site) qui aurait enjambé la mer jusqu’à la côte écossaise : je n’y crois pas, même s’il est vrai que la Grande-Bretagne est à vue d’œil, mais seulement par temps clair ce qui est rare. 

On était vendredi matin, tout au nord de l’Irlande et il nous fallait reprendre le bateau à Cork, tout au sud, le samedi midi. Alors on a tracé, tracé. À midi nous étions à Belfast, le soir à Dublin. Deux capitales que tout oppose, la première, british, en Irlande du Nord, la seconde, plus banale, en République d’Irlande. Il tombe des cordes et il fait un froid de canard… À Belfast, nous ne voyons que l’Hôtel de Ville au travers des fenêtres ruisselantes de pluie du Café de Paris où l’on s’est engouffrés, transis, affamés avec une urgence pipi à régler (poke Willy). Faute de temps, exit la visite des célèbres murals, il nous faut gagner Dublin au plus tôt car c’est vendredi soir et qu’on a bien envie de découvrir la vie nocturne dublinoise. Aussitôt installés dans notre appart, aussitôt repartis, à pied cette fois-ci, pour Temple Bar : The quartier où l’on sort à Dublin. Enfin plutôt où les touristes sortent ! Un lacis de ruelles bordées de bars, boutiques, restos qui débordent de couples et de bandes de mecs en goguette, apparemment pas du coin. De la musique partout aussi. Heureusement, celle-ci est bien irlandaise. Dans les pubs la bière coule à flots, un monde de malade, des gens qui rient, chantent, hurlent, il fait une chaleur à crever et rien pour poser ses vêtements mais il y a surtout une estrade surélevée dans le coin du bar, et assis dessus, des musiciens qui jouent avec ferveur cette musique typique pour laquelle tout le monde est là. Anne-Laure achètera même le teeshirt du bar… pour vous dire lol

Un bateau n’attend pas je rappelle à mes compagnons de voyage. Ce sera le tempo de ce samedi ! Levés tôt direction Cork. La route encombrée de travaux me paraît interminable. La ville, la deuxième d’Irlande par sa population, est bondée en ce samedi et ses embouteillages ne nous laissent que le temps d’y déjeuner. Snif.

Ouf. Enfin à bord du Pont Aven, le navire amiral (ça claque non ?) de Brittany Ferries. Je respire, nous sommes arrivés à l’heure. Il fait presque beau, si si, et nous en profitons même pour poser et faire une série de photos de stars sur le balcon privatif de notre cabine. Eh oui ! Dîner à bord au restaurant, un dernier petit verre au bar et hop au dodo : j’aime bien la vie de bateau. 

La fin de ce magnifique voyage aura été vite expédiée ! Réveillés à 5h du mat par le garçon de cabine pour le petit dèj servi sur un plateau (quand même), débarqués à 7h avec la Fiat500, les mines endormies sur des routes pluvieuses bretonnes où l’on doit en plus conduire à droite ! C’est quoi ce binz ? Wilfried se fera même flasher sur la route au retour. 

Tous les road trips sont différents. La voiture, la route, la complicité de la bande, les paysages, les expériences, les fous rires… les rendent inoubliables. Merci à mes compagnons de voyage : mon loup conducteur et disc-jockey émérite et Anne-Laure qui s’est quand même acheté 3 chapeaux pendant le voyage. Vous m’en remettrez une douzaine m’dame ?

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