4 août 2017
Mykonos au fil des ans

Jean-Jacques m ‘à emmené pour la première fois à Mykonos en août 2002. C’est là qu’il m’a proposé que nous nous pacsions. Ensuite nous y sommes retourné régulièrement jusqu’en 2010, seuls ou entre amis. C’était notre petite bulle. Notre point d’encrage pour se reposer. Autant nous aimions voyager, découvrir, autant nous aimions notre petite semaine mykoniote. Ce rendez-vous quasi annuel avec cette île un peu trop sèche, écrasée de soleil et de chaleur.

Comme Ibiza, Mykonos donne souvent l’image d’une île festive royaume gay des « clubbers ». Personnellement je ne connais pas ce visage de l’île, sans doute parce que ce type de vacances ne nous intéressait pas.

Nous aimions retrouver le port ou la petite Venise où nous buvions notre apéro, « dio ouzo me mezze parakalo », les ruelles étroites aux dalles cernées de blanc, les après-midi à Elia Beach sous les parasols de paille à dévorer les livres que nous avions sélectionnés avant de partir, pour l’occasion, les bus brinquebalants et bondés dans lesquels il fallait jouer des coudes pour grimper, les dîners chez Paraportiani – nous avons d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait du patronyme du tenancier alors qu’en fait c’était le nom de l’église attenante à la place -, les mythos (bière locale) au Porta tenu par une française, Sophie, à la mémoire impressionnante… Et bien sur la langue grecque : nous apprenions chaque fois de nouveaux mots que nous essayions ici ou là ou grand plaisir des commerçants.

Puis en 2010 notre caillou s’est transformé ! Bien sur les choses changeaient progressivement, nous le constations d’année en année : le nouveau maire avait autorisé deux ou trois ans auparavant les énormes bateaux de croisière à stationner dans la baie face à la Petite Venise empêchant de profiter du coucher de soleil, les prix des parasols, des transats et des bus avaient triplé voir quadruplé, alors qu’il s’agissait toujours du même mobilier et des mêmes véhicules décatis et couinants dans les virages. Bien évidemment Mykonos à toujours été touristique mais là les prix flambaient et les infrastructures ne suivaient pas… Et puis le luxe faisait son apparition. Voilà ce que nous écrivions à l’époque sur notre site :

« Après notre périple en Grèce continentale rien de tel qu’une semaine de plage à Mykonos.

Même si nous connaissons parfaitement la destination (cela fait 7 fois que nous venons ensemble !) nous serons cette fois un peu déçu. Les Mykoniotes sont en train de transformer leur île en Saint-Trop’ des Cyclades.

Hôtel et villas de luxe sont sortis plus nombreux de terre depuis notre dernière visite, des restaurants chics et chers ont fleuri un peu partout, une boutique Hermès a ouvert ses portes… La population de vacanciers a aussi tendance à changer : moins de mobylettes, plus de 4×4 ; champagne et lit à baldaquin sur la plage (!) ; pourboires démesurés ; plus de grecs et de russes. Dans les magasins et les restaurants les serveurs ne sont plus seulement grecs et s’adressent à vous directement en anglais ; notre plaisir de passer notre petite commande avec nos 15 mots de grecs en prend un coup.

Nous retrouverons tout de même avec plaisir la plage d’Elia, Sophie du Porta Bar désormais au Déjà Vu, Vicky et l’hôtel Mykonos Beach, les ruelles tortueuses, les petits restos, les sols peints et les paysages (de moins en moins) désertiques. »

Nous avons dit au revoir à Mykonos une dernière fois et n’y sommes jamais retourné.

Jean-Jacques est décédé quatre ans plus tard sans être retourné en Grèce. J’y suis retourné deux fois : à Athènes, à Santorin et en Crète… mais jamais à Mykonos. Je reste terriblement attaché à cette île; j’y retournerai peut-être un jour mais j’ai bien peur que le Mykonos que j’ai connu et aimé n’existe désormais plus que dans mes souvenirs…


Le Porta Bar

En créant la carte pour cette page (cf. ci-dessus) je me suis rendu compte que le Porta Bar était « géolocalisé ». Aurait-il rouvert ses portes ? Si c’est le cas j’en suis ravi ! C’était une véritable institution à Mykonos, nous y allions tous les soirs boire une Mythos après diner. Logé au creux d’une ruelle coudée c’est un peu le Cox de l’île, des dizaines de personnes de toutes nationalités debout la bière à la main. Une très belle ambiance et de la bonne musique. Attention tout de même à la yaya – si elle est toujours là – qui lave son balcon à grande-eau en pleine nuit pour faire fuir les fêtards sous ses fenêtre !


 

Carnet d’adresses

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