22 janvier 2016
Bangkok : premiers contacts

Voilà maintenant quelques mois que nous nous connaissons avec Jean-Claude, nous sommes partis en week-end dans les Costwolds, à Marseille, à Athènes mais la Thaïlande sera notre premier « grand voyage » ensemble et surtout nos premiers pas sur le continent asiatique à l’un comme à l’autre. Même si je m’inquiète un poil pour la nourriture (ils ne connaissent probablement pas les rillettes par là!) Je suis terriblement excité à l’idée de découvrir de nouveaux paysages et une culture qui m’est totalement inconnue: en route pour le pays du sourire !

Onze heures de vol, Paris/Bangkok, avec Air France (ce que nous avons trouvé de moins cher en vol direct). L’avion est optimisé au maximum. Une complexe histoire d’handicapée nous permet de bénéficier d’un peu plus d’espace en changeant de siège…
Le lendemain à l’aube nous faisons la queue au contrôle de police. L’ambiance fait un peu ex-Allemagne de l’est, petit bureau gris, uniformes beige, pas de couleurs, ni de pub mais des photos du roi un peu partout. Premiers contacts avec la langue thaï au travers des annonces dans les haut-parleurs: très étrange; nous nous efforçons de ne pas rire. En thaï l’inflexion que l’on donne à une syllabe lui donne son sens et non une intention comme chez nous. Certaines voyelles sont étirées à l’extrême et la voix monte et descend plusieurs fois au cours d’une même phrase, la musique qui en résulte est vraiment étonnante.
Taxi ou métro ? Peu dormi; il ne semble pas y avoir de station métro à côté de l’hôtel : hep taxi ! Nous n’avions pas réalisé à quel point l’aérogare était climatisé, en sortant la chaleur étouffante, moite nous tombe dessus et nous accable.
A la station de taxi les voitures ne viennent pas à vous en faisant la queue, c’est plutôt l’inverse, et plutôt pratique, elles sont garées sur des emplacements numérotés
Et lorsque vient votre tour on vous donne un ticket avec le numéro que vous devez rejoindre, le nom du chauffeur, son matricule, etc.
Bouchons. Une heure et demi de taxi jusqu’à l’hôtel. Heureusement que la course se paye au kilomètre et pas au temps passé…
Nous débarquons au Casa Nithra Hôtel bien avant l’heure prévue mais la chambre est prête et nous pouvons nous y installer. Une bonne douche fraîche et enfiler un short et un tee-shirt propres: le rêve ! La chambre est spacieuse, le lit immense, la décoration très sobre et élégante dans les marrons. Un petit balcon donne sur la rue. Nous y prenons l’ampleur de la pollution et du bruit qui règnent à Bangkok, aux côté de la chaleur.
Nous sommes sidéré par la profusion de fils électriques. Ils courent par dizaines, sur toute la rue, à hauteur de notre balcon. A chaque poteau du « rab » de fil est enroulé en cercle.
Si nous ne bougeons pas nous risquons de nous endormir… Alors en route ! A priori le Grand Palais n’est pas très loin à pied. Mais avant toute visite il faut que nous nous remplissions l’estomac. Il fait une chaleur étouffante. Nous croisons quelques petits restaurants qui ne font pas trop typiques et ne nous inspirent pas. Nous préférons quitter Samsen Road pour une petite rue perpendiculaire où nous trouvons vite où nous assoir.

Sur chaque trottoir des éventaires avec de la nourriture, des brochettes, de l’ananas en tranche, des gâteaux, des légumes…

Nous comprendrons vite qu’à Bangkok on peut manger partout et à toute heure. En attendant tous ces étals n’aident pas à la circulation. Pour simplifier encore un peu les choses, tous les deux mètres, un seau recueille de l’eau qui coule d’on ne sait où, entre les dizaines de fils électriques.

Nous préférons quitter Samsen Road pour une petite rue perpendiculaire où nous trouvons vite où nous assoir. Trois-quatre tables recouvertes de toile cirée à fleur, la vaisselle est faite à même la rue dans des bassines en plastique colorée, plus loin du linge sèche sur un fil. Ça pourrait ressembler à une guinguette mais il n’y a pas d’eau. Nous dégustons nos premiers pad thaï, épuisés mais heureux d’être là.

Après déjeuner nous résistons à la tentation d’aller nos allonger au frais dans la chambre et nous dirigeons vers le palais qui ne semble pas si loin, d’après le plan… Nous croisons la fameuse Kaoh San Road, ça grouille de touristes et de rabatteurs pour des tailleurs. Des tuk-tuks attendent le chaland. Nous préférons passer notre chemin. Bientôt un gigantesque carrefour, le Palais est de l’autre côté, mais comment traverser ? Par la droite ou la gauche ? Quel est le chemin le plus court ? Nous semblons perdu, un Thaï s’approche :

  • vous êtes touristes ? D’où venez-vous ? Ah formidable ! Je travaille au musée juste là. Où voulez vous aller ? Au Palais ? Attention aujourd’hui c’est Bhudda Day, il y a des cérémonies, vous ne pourrez pas visiter avant 15h… Passez par là c’est plus simple.
  • Pas de soucis nous attendrons 15h.

Très urbain ce monsieur, si tous les thaïs sont comme ca le séjour va être fort sympathique, je comprends mieux pourquoi on appelle la Thaïlande le Pays du Sourire ! Plus loin sur l’esplanade qui mène au Palais (cette fois nous sommes pas égarés, mais notre état de touriste ne fait probablement aucun doute) :

  • bonjour, vous êtes touristes ? D’où venez-vous ? Ah formidable ! Je travaille à l’université, je suis professeur de sport. Vous souhaitez aller au Palais ? Attention aujourd’hui c’est Buddha Day, il y des cérémonies, vous ne pourrez pas entrer, même après 15h !
  • Ah bon ? C’est fâcheux cette histoire de Buddha Day…
  • faites un tour sur les klongs c’est formidable !

Nous comptions y aller aussi mais pas forcement aujourd’hui, changeons notre fusil d’épaule puisque c’est Buddha Day ! Le Thaï nous abreuve de conseil sur l’embarcadère le plus adéquat et fini par nous coller dans un tuk-tuk direction le Chao Praya. A peine quelques minutes plus tard, à la suite de notre chauffeur nous passons devant des dizaines de gens qui attendent un bateau, déboursons 80 bath chacun et nous installons dans un long tail rien que pour nous. Sentiment étrange, drôle de plan; mais la fatigue, la chaleur et le bruit infernal du moteur nous empêche de réfléchir. Nous évoluons dans un canal bien large, loin de l’idée que nous nous faisions des klongs. Je prends quelques photos pour la forme mais le décor n’a vraiment pas grand intérêt. Au bout de quelques minutes le bateau ralenti, une petite embarcation s’approche et in femme nous propose des breloques ainsi qu’une bière pour le capitaine de notre navire, que nous refusons. Quelques instants plus tard même manège. Ca commence à sentir l’arnaque cette promenade dans les klongs…

Le batelier fini par nous ramener à terre, il a compris que nous ne sommes pas le genre de touristes à acheter des machins-souvenirs à tous les coins de canaux, juste devant l’une des entrées du Grand Palais. Nous tenons à peine debout. Nous nous asseyons un peu à l’ombre mais ma curiosité reprend vite le dessus et je me dirige vers l’entrée du Palais. Jean-Claude me suit épuisé. Je n’ai pas le temps d’atteindre la porte… un chauffeur de tuk-tuk me fait une piqure de rappel : Buddha Day, pas de visite, bla bla bla. Il propose un tour des grands temples ouvert aujourd’hui en remplacement. J’hésite – la promenade sur les canaux n’ayant pas été une réussite. Jean-Claude accepte, l’idée de se faire transporter l’enchante plus que de marcher. Même si le bruit du moteur rappelle un peu celui que nous avons supporté sur le canal pendant une demi-heure, nous sommes ravi : premier tuk-tuk de notre vie. Le déplacement d’air nous donne un semblant de fraicheur.

Premier stop. Le temple est au fond d’une allée. Quelques statues couvertes partiellement de feuilles d’or, des fleurs de lotus et de l’encens à acheter en offrande, et les pieds d’un bouddha géant en « or ». Seulement ses pieds, le reste est a l’extérieur, caché par le toit de l’édifice. Tout ça semble ne pas avoir beaucoup d’intérêt, Jean-Claude le surnomme immédiatement le Temple du Bouddha Moche ! Peut-être sommes-nous trop néophytes. En remontant dans notre véhicule, le chauffeur nous annonce avec un grand sourire dans ce qui devrait être de l’anglais : …….. En fait nous ne comprenons pas un mot. S’agit-il du nom du second temple où il nous conduit ? D’un marché ? Ou nous demande-t-il simplement si ça nous a plu ? Nous roulons, Nous roulons, Nous roulons. Ce temple semble bien loin. Je fait une nouvelle tentative pour savoir où nous allons : même réponse, même incompréhension. Soudain la machine s’arrête devant une boutique de tailleur, à l’intérieur quatre ou cinq types en costard attendent le mètre ruban à la main prêt à nous mesurer sous toutes les coutures. J’explique au chauffeur que ça ne nous intéresse pas, que nous souhaitons voir des temples. Jean-Claude explose soudain – avec sa voix de basse il faut l’attendre pour le croire – GO BACK TO THE HOTEL ! Le Thaï implore, supplie : seulement 20 minutes (c’est probablement le temps minimum afin qu’il touche sa commission). GO BACK TO THE HOTEL ! sera notre seule réponse.

Nous faisons enfin une sieste au frais et passons la fin de la journée au bord de la piscine, sur le toit de l’hotel (d’où l’on aperçoit le haut de la statue du Temple du Boudda Moche)…

En descendant diner nous voyons dans le hall de l’hotel une affiche de 2 mètres de haut où il est écrit en énorme : TOURISTES ATTENTION ! LE BUDDHA DAY N’EXISTE PAS !


Casa Nithra Hôtel

CasaNithra_Bangkok

Hôtel Casa Nithra, un hôtel confortable non loin du centre historique de Bangkok et de Kao San Road. La terrasse au dernier étage offre une belle vue sur les toits de la ville ainsi qu’une piscine et un bar à l’écart du bruit et de la pollution; de quoi se rafraichir après une journée – harassante – de visite.


Hôtel Casa Nithra
176 Samsen Rd, Khwaeng Ban Phan Thom, Khet Phra Nakhon, Krung Thep Maha Nakhon 10200
Tél. +66 2 628 6228
à partir de 75€ la nuit
//www.casanithra.com


 

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