Marion, notre hôtesse, nous avait proposé deux horaires pour le petit déjeuner, nous avions choisi le créneau le plus matinal et c’est bien reposés, après une nuit au calme que nous descendons à 9h. Marion en cuisine et Don au service proposent un service stylé et pieds-nus. A table, deux couples sont déjà installés. Tout le monde semble anglophone, mais nous apprendrons que l’un des couples est en fait québecois mais pratique plus volontiers l’anglais, de par sa situation géographique : Ils habitent Monte Bello, proche de l’Ontario… Après Yvette à Niagara qui nous disait chercher les mots français « les mieux », voici cette femme qui dit souffrir avec les verbes français… Le francophone en Ontario a parfois du mal à lutter pour sauvegarder sa langue.
Deux heures et demi plus tard : Le Gîte, rue de Bullion à Montréal. Nous y arrivons sans encombre et sans nous perdre, comme si nous avions quitté Montréal quelques jours auparavant. Sortie Berri, traverser René Levesque, monter Berri jusqu’à Sherbrooke. Le plan de Valérie d’Authentik Canada nous recommandait de tourner à gauche sur Sherbrooke. La sortie était en travaux… C’est finalement par l’avenue des Pins puis Hôtel de ville que nous rejoindrons le gîte.
Une maison typique du « plateau », la porte orange ouvre sur un escalier, deux étages, une terrasse à l’arrière, une décoration sobre et élégante, de belles œuvres graphiques un peu partout dans l’appartement.
Nous sommes accueillis par Diane, chaleureuse, comme le temps. Les chambres ne sont pas complètement prêtes mais nous pouvons y laisser nos bagages.
Une bière a la brasserie Cherrier (face au célèbre café du même nom) où la tenancière mal aimable nous réclame un pourboire avant qu’on ait eu le temps de sortir nos dollars pour la régler, puis nous descendons St Denis, que nous n’avions pas vu si animé la dernière fois, et nous gagnons le vieux Montréal. Place Jacques Cartier le Mikes où nous nous étions restaurés il y a quatre ans n’existe plus mais nous déjeunons dans un food court / dépanneur qui nous rappelle quelque chose (achatr de cigarettes ? cartes postales ? …)
Le temps tourne à l’orage. La pluie nous surprend à la sortie de la Chapelle-Notre-Dame-de-Bon-Secours. Nous nous réfugions au Marché Bonsecours, ancien hôtel de ville -entre autre- restauré et transformé en galerie commerçante. C’est l’occasion de nous acheter quelques tee-shirts, dont un en prévision de la fête des pères du lendemain. La pluie n’a pas l’air de vouloir s’arrêter mais semble se calmer, nous nous armons de parapluies (« Merde il pleut », c’est écrit dessus !) et sortons. Au bout de quelques minutes nous sommes contraints de nous arrêter à nouveau, sous l’auvent d’un café. Un bon quart d’heure plus tard la pluie cesse, cette fois, complètement. Nous repartons vers la Place d’Armes, que nous découvrons défoncée par des travaux. A Notre-Dame une messe est célébrée : pas de visite. Ste Catherine également est éventrée par des travaux à l’est jusqu’à Hôtel de Ville et barrée à l’ouest pour les Francofolies. Un peu déçus nous remontons St Denis, non sans passer au coin de Bullion où était le Jade Blue.
Nous nous arrêtons dans un café pour nous désaltérer. Puis regagnons Le Gîte. Nous dînons sur Prince Arthur dans le restaurant du même nom. Nous sommes installés sur une terrasse à côté d’une Québécoise bavarde et un petit peu éméchée avec qui nous engageons la conversation. Elle a passé 4 mois à Paris (« jour pour jour, je suis partie le 20 juin ») rue Moret dans le 11ème arrondissement. Échange d’appartement… Le monde est petit… C’est tout prêt de chez nous !
« Regarde, je suis amoureuse de Paris ! », elle nous montre fièrement un pendentif en forme de cœur gravé de la tour Eiffel…
Comme souvent, il y a une pointe de regret dans sa voix… Vous les Français, vous devriez nous aider à gagner notre indépendance ! Nous lui rappelons que la dernière fois que quelqu’un était intervenu dans ce sens (De Gaulle) ça ne les avait pas beaucoup aidé… Le jour n’est pas encore venu où les « quelques arpents de terre gelée » seront oubliés.
Le Gite