Challenge 50 ans / J – 3
Copains
Le Baroudeur 2017
Le milieu gay parisien n’est pas toujours perméable lorsqu’on s’y rend seul et qu’on est un peu timide, comme moi. Rares sont les bars où l’on saura vous mettre à l’aise, vous aborder pour rien, le plaisir de la conversation ou d’un sourire chaleureux.
Jean-Claude, lui n’est pas timide et fonctionne à l’inverse de la plupart des habitués du Marais : sa curiosité, aucunement malsaine, le pousse à discuter avec un peu tout le monde au gré des envies. De ces « ateliers », comme il les nomme, naissent parfois des amitiés solides. Certains vont devenir pour moi aussi de véritables amis. Les autres demeurent des « potes de bar » (ce qui n’est en rien péjoratif).
Ces amis se rendent dans les mêmes lieux que nous et nous les retrouvons pour un verre, un dîner, sans prendre rendez-vous à l’avance.
À l’époque où je fréquentais assidûment le Piano Zinc, je savais qu’en m’y rendant, quel que soit le jour ou l’heure, il y aurait toujours quelqu’un que je connaissais, au moins de vue, pour discuter un moment.
Aux côtés de Jean-Claude je redécouvre ce plaisir. De l’imprévu découlent parfois de belles soirées festives. Et si aucun des copains ne se pointe nous discutons tous les deux. Nous avons continuellement mille choses à nous raconter.
Nous nous retrouvons principalement au Cox, parfois au Quetzal, plus rarement au Bear’s Den. Ces dernières années d’autres bars, désireux de renouveler leur clientèle, se lancent dans l’organisation d’apéros « gay ». Ainsi naissent de nouvelles soirées à tendance communautariste hors-les-murs du quadrilatère du « village ». Une fois par mois, un mercredi, c’est au Baroudeur, tenu par Philippe, que nous éclusons des bières avec notre bande de potes. La photo du jour, qui réunit certains de nos amis, a été prise là, sans doute par Christopher, lors d’un de ces Happy Baroudeur.