Challenge 50 ans / J – 21
BaBeL@STaL
Rue du Petit Musc 1999
Sortir et chanter c’est bien joli mais vient un moment où il faut gagner sa vie !
Après un an passé chez 35 Mai Production à rédiger des articles sur les fêtes et les festivals de France, puis en contrat d’alternance pour apprendre « les métiers du web », je me fais embaucher chez BaBeL@STaL en qualité d’HTMListe ! Hein ? C’est quoi ça ? En gros, je passe mes journées à aligner des signes cabalistiques permettant la mise en forme de pages internet. Je vois ça comme un exercice de logique et c’est plutôt amusant. D’ailleurs on dirait bien que tout le monde s’amuse dans cette agence qui a le vent en poupe. Il faut dire que nous occupons des emplois qui, cinq ans auparavant, n’existaient pas… Internet fait ses premiers pas en France, nous ouvrons la voie. Je fais partie de l’Histoire.
L’ambiance est incroyable, studieuse, créative et néanmoins festive et détendue… Chaque vendredi à 18h le sous-sol s’improvise bar pour le BaBeLCaFé. Ce sont mes deux acolytes de la com’ Ann’So et M. Ouille – plus fêtard, tu meurs – qui s’occupent de l’approvisionnement. Après quelques verres, on file dîner au Rude, avant de se ruer au Thermik pour danser et beugler comme des veaux sur Les Démons de Minuit… On bringue tellement que certains jours, après déjeuner, pour ne pas m’endormir devant mon écran, je descends écraser un quart d’heure, à l’abri des regards, aux toilettes.
Au dernier étage de l’immeuble où siège BaBeL, se trouve l’appartement occupé par Jim Morrison jusqu’à sa mort. Régulièrement pendant nos pauses, alors que nous cherchons un peu de soleil sur le trottoir d’en face, des touristes viennent à la pêche aux informations :
⁃ Vous savez où c’est ? On peut visiter ?
⁃ Oui bien évidemment ! Vous sonnez et vous dites que vous venez de ma part !
⁃ Et vous êtes ?
⁃ Mireille Mathieu
On s’amuse comme on peut…
Nous n’étions pas trente lorsque j’ai signé mon contrat, nous sommes montés à cent quatre-vingts peu avant que je m’en aille (au moment où a été prise cette photo, ceux qui me trouvent gagnent un cachou). La « bulle internet » a éclaté et m’a propulsé vers d’autres aventures.