Même si mon père écrivait pour Fluide Glacial depuis les tout premiers numéros, c’est par les romans-photos de Bruno Léandri (grand ami de la famille) que nous nous sommes retrouvés sur papier glacé : papa, bien sûr, jouant tantôt un flic ou un voyou, tantôt un maire ou un hippie, un savant fou, un employé municipal, endossant même parfois celui de Corbier ; maman en ménagère, pute, ou secrétaire à poil (celui-ci a d’ailleurs bien intrigué dans les couloirs du siège du Club Méditerranée où elle bossait à l’époque de sa parution), ma chienne Sophie, otage d’un Tarzan des Buttes Chaumont, le chat Tarzan (navré pour cette répétition du patronyme du pote de Cheetah mais on avait nommé notre chat comme ça parce qu’en arrivant chez nous, voulant sauter sur la table de la salle manger il s’était royalement ramassé la gueule) ; et moi ! Cosmonaute, postier, fils de ménagère. Dans le Fluide Glacial N40 paru en octobre 1977 je fais un bourreau qui liquide ses victimes avec des bonbons au cyanure. Le mec derrière moi dans la peau d’un journaliste venu s’enquérir de mes méthodes n’est autre que mon oncle, Jean-Pierre, le frère de papa ! Quand je vous dis qu’on y est tous passés…