28 mars 2018
Agadir

1993 ! Je n’avais pas mis les pieds à Agadir depuis décembre 1993 ! Presque 25 ans… Pour être honnête je n’en garde pas des tonnes de souvenirs si ce n’est celui d’une immense plage où personne n’allait (nous lui préférions la piscine de l’hôtel). C’est un besoin de repos et une envie de soleil – ou peut-être l’inverse – qui m’ont poussé à y retourner.

Ma mère travaillait il y a bien des années au Club Méditerranée, à Paris, aux réservations téléphoniques (aux « resa » comme on disait) et bénéficiait, de fait, d’avantages pour ses vacances et celles de sa famille. J’ai donc pu dès mon plus jeune âge voyager… et pour pas un rond ! Oh je sais bien, je vous vois dodeliner en lisant ces lignes, marmonnant : « partir en club de vacances ce n’est pas ce qu’on peut appeler voyager… ». C’est sûr qu’il y a plus aventureux mais cela m’a probablement donné très tôt le goût du voyage et de la découverte. À 20 ans j’avais déjà mis les pieds dans plus de pays que la plupart de mes camarades de classe : Roumanie, Sicile, Égypte, Turquie, Tunisie, Maroc, Espagne, Guadeloupe, Baléares, Grèce… Et j’en avais profité, dans la mesure du possible, pour partir à la découverte des monuments, sites naturels et autres ruines aux alentours de mes lieux de villégiature. Aujourd’hui, je ne fréquente plus les villages-vacances, par choix, ça ne m’attire pas ou plus ; je ne leur reproche rien et les étés que j’y ai passés enfant puis adolescent ont vraiment été fabuleux ; j’y ai même travaillé le temps d’un (1993 à Villars sur Ollon, Suisse)…

Par le biais du Club Med (puisque c’est ainsi qu’il se nomme maintenant) je m’étais rendu par deux fois à Agadir, en 1987 et 1993). La plage, le « ranch » où j’ai vainement essayé de m’initier au golf, une balade en 4×4 dans le désert, le shergui (vent chaud en provenance du désert qui faisait s’infiltrer le sable partout), un méchoui traditionnel qui m’évoqua  alors une cérémonie cannibale m’empêchant de manger du mouton pour le restant de mes jours, sont à peu près les seuls souvenirs qui me restent. De la ville : rien !

Était-elle plus belle à l’époque ? Plus authentique ? Probablement pas… Détruite à 80% par un tremblement de terre en 1960, Agadir est une ville moderne, chaque jour un peu plus étendue. De l’ancienne kasbah, dont il ne subsiste qu’un bout de rempart, la vue sur la ville est impressionnante, et cette dernière  s’étend au delà de la limite du regard. Le guide qui nous accompagnera à Essaouira la placera « parmi les troisièmes villes du Maroc » (sic) et son aéroport au deuxième rang devant celui de Marrakech. Est-ce exact ? Ça ne coûte rien de le dire puisque c’est crédible.

Hormis l’agriculture – et notamment la culture de l’arganier – les sardines et les touristes (locaux et internationaux) font vivre cette énorme cité. Le port de pêche est désormais fermé aux touristes, mais on ne peut pas passer à côté de ce qui est réservé à ceux-là : les hôtels et les restaurants occupent le centre ville et le bord de mer. La plage, gigantesque, autrefois uniquement publique accueille une succession de zones privées, plages d’hôtels aux parasols et aux transats plus ou moins entretenus. Si l’on ne peut pas déceler une unité architecturale on peut au moins constater que les édifices du front de mer sont tous relativement bas. Pas de grandes tours, merci messieurs les promoteurs…

En dehors de la plage, Agadir n’offre pas beaucoup d’attractions et encore moins quand il s’agit de culture (au sens le plus large) :

  • la kasbah, entièrement détruite en 1960, où nous montâmes par deux fois dans la semaine pour admirer la vue sur le littoral   
  • Le souk, un poil éloigné du centre, beaucoup plus authentique que la plupart de ceux que l’on peut trouver généralement dans les villes touristiques   
  • Et le « paradis des oiseaux »… cette pompeuse appellation désigne en fait un maigre zoo, gratuit, entre deux avenues parallèles à la mer. Des canards, des oies, des poules, des pintades, des aras, des perruches, des paons, quelques wallabies, des bouquetins en sont les rares pensionnaires. Les installations sont plus que vétustes, les animaux mal en point, tout est sale, moche, déprimant.

Pas de palais à visiter, même si le roi s’en est fait construire deux au cœur même de la ville (dans lesquels il n’a jamais séjourné), pas de musée, pas de site archéologique à proximité.

J’ai l’air de faire d’Agadir un portrait désastreux et pourtant elle a parfaitement su répondre à nos attentes : une destination peu chère à quelques heures de Paris, suffisamment ensoleillée pour pouvoir lézarder sur le sable ! Sans compter qu’au Maroc on mange bien. Une vraie semaine de repos avec bouquin, crème solaire et lunettes noires.

Y retournerai-je un jour ?…


Atlantic Hotel

Un petit hôtel bien sympathique, en plein centre ville mais néanmoins au calme, à quelques minutes de la plage. Une piscine (non-chauffée on est au Maroc…), un service de massages, un bon restaurant, et une gentillesse à toute épreuve : parfait pour quelques jours de repos.


 

Carnet d’adresses

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