11 décembre 2016
Tombeaux Saadiens et tanneries

Décidément Marrakech est vraiment la destination idéale pour faire le plein de soleil en hiver… aujourd’hui encore il fait un temps splendide sans qu’il fasse trop chaud. De quoi bien profiter de la ville.

À notre arrivée Nadia nous avait parlé de la possibilité de se faire masser aux Bains de l’Alhambra. L’expérience est tentante… depuis la Thaïlande je suis friand de genre de prestations. En plus ils sont situés à proximité des Tombeaux Saadiens que nous n’avons pu voir la veille. C’est aujourd’hui ou jamais. Aller ! Rendez-vous pris pour le début de l’après-midi.

Dans le taxi (nous avons définitivement abandonnée l’idée de traverser à pied la médina et surtout le souk), un peu plus réveillés qu’au petit-déjeuner, nous réalisons que ce massage risque de nous grignoter une bonne partie de l’après-midi… Un petit tour par les Bains avant la visite des Tombeaux et nous décalons notre rencard pour la Fin de l’après-midi.

Sereins, nous visitons les fameux Tombeaux de la fin du XVIeme siècle redécouvert en 1917. Il y a pas mal de visiteurs et je dois parfois attendre que les autres touristes se soient déplacer pour photographier le mausolée, les somptueuses colonnes, les décors de cèdre ciselés et les stucs sculptés. La juxtaposition des motifs, des couleurs et matériaux est encore plus belle qu’à l’école coranique.

Le soleil cogne de plus en plus fort et lorsque nous nous installons en terrasse pour déjeuner au Kasbah Café il est difficile de tenir sans parasol. Cela dit l’endroit est vraiment très agréable et l’on y mange de bonnes brochettes de kefte.

C’est la quatrième fois que je me rends à Marrakech; jusqu’à présent pas moyen de visiter les tanneries…cette fois sera la bonne ! Je suis très curieux de découvrir cette partie du souk. Pas de temps à perdre : hep taxi !

À l’entrée, un homme d’un certain âge nous explique les règles en usage à l’intérieur de l’enceinte et nous distribue des branches de menthe pour masquer les odeurs qu’il décrit comme suffocantes. Il nous fait ensuite visiter, expliquant le processus de nettoyage, les différents bains pour ôter tout reste de pilosité, assouplir et teinter les peaux. Ses commentaires sont assez succincts mais clairs. Nous tournons au milieu d’alvéoles en terre faisant office de cuves, pleines de chaux et de fiente de pigeon; plus loin les oripeaux sèchent. Effectivement l’odeur est pestilentielle, des hommes travaillent dans cette puanteur, les pieds et les mains dans l’eau et les produits corrosifs. Des chats errants complètent le tableau. Ce lieu est hors du temps. Il y a deux cents ans ces hommes travaillaient probablement de la même manière, dans les mêmes odeurs, avec les mêmes outils… J’ai rapidement abandonné le brin mentholé (il me gênait pour tenir l’appareil photo), et je m’aperçois que l’odorat s’habitue à tout, très vite, même au pire ! La visite se poursuit par l’incontournable boutique de produits locaux… qui n’ont pas forcément grand rapport avec le travail des peaux : sac, babouches, blousons bien sur mais aussi poteries, figurines de chameaux… Pas grand intérêt. Nous faisons poliment le tour sans rien acheter. Ce qu’il n’a pas l’air de plaire à notre guide qui commence à devenir un poil agressif et nous entraine dans une herboristerie. Nous nous prêtons au jeu. Camphre, pierre d’alun, fleurs à tisanes, khôl, rouge à lèvres naturel… C’est déjà plus amusant. Notre guide attend toujours à la porte pour avoir un peu plus de pourboire. Nous trainons délibérément. Il fini par abandonner la partie puisque de nouveaux visiteurs se présentent. L’herboriste nous confie alors au bons soins d’un enfant handicapé qui nous remet sur la route de la place Djema el Fnaa. Je vide mes poches pour libérer ce malheureux qui peine à marcher pour nous ouvrir le chemin. Nous nous débrouillerons bien tout seul…

Il reste encore un peu de temps avant la seance de massage mais pas suffisamment pour une autre visite, ça sera donc un the à la menthe sur un toit-terrasse en plein cœur de la médina, pour se détendre.

Nous sommes à l’heure. En cette fin d’après-midi les Bains de l’Alhambra sont une vrai ruche. Ambiance moite, chaude et pleine de promesse d’un bon moment de relaxation. Tout commence par un hammam, tout petit, où nous tenons tout juste à deux. On nous laisse un peu transpirer, puis une femme vient nous frotter, nous débarrasser de notre crasse, de nos peaux mortes. Il s’agit ensuite de rester là pendant 15/20 minutes; mais la chaleur étouffante est difficile à supporter, nous tenons à peine 10 minutes. Repos. Puis vient le massage en lui-même : une heure à se faire oindre des pieds à la tête, un régal. Je me concentre sur la petite musique d’ambiance et sur les mains qui me triturent et sombre bientôt dans un état hypnotique, entre l’éveil et le sommeil. Nous sortons de là complètement ensuqués.

La nuit est tombée. Nous retrouvons l’agitation de la ville, les embouteillages, les cris, les klaxons, les marchands ambulants… Un homme d’un certain âge vient taper la discut’, je laisse Jean-Claude s’en dépatouiller, je n’écoute qu’à moitié, je reste dans ma bulle, un peu ailleurs, les cheveux plein d’huile. L’homme tient absolument à nous offrir un thé chez lui, nous présenter sa femme, ses enfants, je ne sais quoi encore… nous refusons poliment mais fermement : on sait quand ça commence mais on ne sait jamais où ça peut mener avec les marrakchis… Nous lui préférons une bière avant de remonter au Riad avec notre taxi préféré (que nous peinons à retrouver tant il y a foule à la « gare routière »).

Notre week-end s’achève sur une belle soirée au riad, encore un peu planants après le massage et pleins de beaux souvenirs dans le cœur.


Déjeuner face aux Tombeaux Saadiens

Un peu partout dans le « monde touristique » les roof-tops (toit-terrasses où l’on peu diner ou simplement boire un verre) fleurissent… Marrakech ne fait pas exception à la règle et c’est tant mieux… prendre de la hauteur dans cette ville grouillante permet de mieux l’apprecier. Même si le Kasbah Café n’est pas situé dans le quartier le plus bruyant de la ville vous apprécierez tout de même sa belle terrasse, je vous le promets !


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