Alors que je viens de rejoindre Jean-Claude chez Laurent et Stephane aux Angles pour le long week-end du 15 août, nous nous éclipsons le temps d’une journée pour découvrir le Mont Ventoux, royaume du cyclisme si l’en est ! Munis de notre carte Michelin (le GPS nous aurait conduit directement au sommet et nous préférons flâner, traverser les villages) nous prenons la route en fin de matinée. Il fait plus de trente degrés, un beau ciel bleu. Deux routes possibles pour se rendre au Mont, nous choisissons de passer par Bédoin a l’aller et de nous y arrêter pour déjeuner. C’est sans doute la route la plus utilisée à voir le monde dans le centre de ce petit village. Les terrasses des troquets sous les platanes sont noires de monde; nous voyons passer des dizaines de cyclistes qui débutent ici leur ascension ou achèvent leur redescente; les boutiques de souvenirs regorgent de maillot lycra colorés. Nous déjeunons de grosses salades puis reprenons la route vers le sommet. La végétation s’arrête nette, le sol se couvre de cailloux blancs ou subsiste encore quelques temps de grandes touffes d’une herbe très verte, circulaires, évoquant de gigantesques gouttes d’une sauce au basilic sur une assiette blanche. Des moutons par centaines tentent de trouver quelque nourriture entre les cailloux. C’est ce désert calcaire blanc qui donne au Mont Ventoux cette silhouette de mont chauve reconnaissable de loin. Sur le bitume de la route d’immenses marquage rappelle que le Tour de France est passé par là il y a peu. Au sommet un sémaphore, un troquet, et la vue à des kilomètres à ronde.
Nous sommes à 1911 d’altitude, la voiture indique 12 degrés et pourtant nous n’avons pas froid. Nous nous offrons même le luxe d’un café en terrasse, rien ne nous protège du vent et devons maintenir nos gobelets en plastique sous peine de les voir s’envoler à chaque bourrasque scélérate rejoindre les moutons 100 mètres plus bas. La route qui nous redescend, au nord, serpente au milieu d’une forêt. Plus de cycliste, a peine quelques voitures. Nous apercevons des remonte-pentes et les villages ont tout de station de sport d’hiver.
Le soir, les copains nous emmènent dîner à Villeneuve-lez-Avignon dans un restaurant absolument fabuleux : le Bistrot du Moulin, je ne sais s’il s’agit d’anciens corps de ferme ou d’un autre type de bâtiment mais c’est immense, un enchevêtrement de salles de toutes tailles donnent sur une grande cour arborée où notre table est réservée. Le service est efficace et la nourriture excellente. Nous terminons par un tour à la boutique du Moulin de la Chartreuse : épicerie fine, huile d’olive, vins… J’ai failli acheter toute la boutique !