Villa Cavrois
Des années que je rêvais de visiter la Villa Cavrois ! La faute à qui ? À Pierre ! L’ami Pierre chez qui justement nous
Lille surtout reste le lieu des cauchemars. Il en hait les murs noirs de suie, les pavés gras, les cieux sales, les grilles et les portes cochères renfrognées des beaux quartiers, l‘odeur moisie des ruelles pauvres et le bruit de toux qui monte de leurs sous-sols, les blafardes petites filles de douze ans, souvent déjà grosses, vendant des allumettes en reluquant les messieurs assez affamés de chair fraîche pour se risquer dans ces parages misérables, les femmes en cheveux ramenant de l‘estaminet leurs ivrognes, tout ce qu‘ignorent ou que nient les gens à plastron amidonné et à boutonnière ornée d‘un ruban.
Cette ville a de lugubres secrets : Michel avait treize ans, plus ou moins, quand la porte d‘un couvent du quartier s‘est ouverte, et une religieuse est allée en courant se jeter dans un canal. Quel désespoir fermentait sous cette coiffe ? Jeune ou vieille, belle ou laide, victime des petites méchancetés du cloître, peut-être folle, enceinte peut-être, cette inconnue qu‘on dirait sortie de La Religieuse de Diderot le hante comme l‘eût fait une sultane noyée dans le Bosphore.
Des années que je rêvais de visiter la Villa Cavrois ! La faute à qui ? À Pierre ! L’ami Pierre chez qui justement nous
Virginia Woolf prônait une chambre à soi. Un lieu intime, un cocon, où notre personnalité puisse épouser chaque forme, chaque repli, chaque matière ou couleur,
Si pour la plupart des gens le nom de cette petite ville du nord n’évoque absolument rien, pour moi elle résonne comme une promesse. La promesse d’une rencontre avec un monument.
J’ai grandi dans la Somme. Cette phrase je l’ai souvent entendue dans la bouche de mon père pourtant parisien de naissance. Ma grand-mère paternelle enveuvée
Mais pourquoi ce foutu scooter ne démarre-t-il pas ? Nous avons dîné chez des amis à Bagneux, les avons gentiment quittés vers une heure du
Si vous aimez le cheval à la crème, n’hésitez pas à visiter cette charmante bourgade picarde qu’est Chantilly.Que Brigitte Bardot se rassure… Ce n’est pas
Voyager chez soi
Dans les oreilles
Dans ma bibliothèque
Moins original tu meurs !… Mais quand on évoque le nord en littérature, Germinal est le premier roman qui vient à l’esprit. Si vous n’avez pas lu ce treizième opus des Rougon-Macquart (ni vu aucune de ses adaptations cinématographiques) en voici un court résumé : Étienne Lantier, récemment mis au chômage, part dans le Nord de la France se faire embaucher aux mines de Montsou. Il y découvre des conditions de travail effroyables ; alors que la compagnie minière annonce une baisse des salaires Lantier va pousser ses camarades d’infortune à la révolte… Un classique, un grand classique sur le monde ouvrier du XIXè siècle et plus encore sur le monde du charbon et des gueules noires !
Si vous ne voulez pas monter aussi haut, faites un tour en Picardie, dans la crasse intellectuelle et la misère sociale : En finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis vous emmènera loin dans la douleur d’être différent dans un monde suintant de bêtise où le chômage, l’alcoolisme et la violence sont monnaie courante… Reste l’envie et l’espoir de s’en sortir – vivant ?
Sur les écrans
Bienvenue chez les ch’tis ?… Euh, non. Même si j’aime bien Danny Boon il y a d’autres films « nordistes » à découvrir.
Si vous rêvez de voir Vincent Lindon en maître nageur calaisien c’est Welcome qu’il vous faut voir ! Dans ce film de 2009 signé Philippe Lioret, Simon décide d’entraîner un jeune Kurde qui souhaite traverser la Manche à la nage pour passer la frontière. Aussi beau que dur.
Si c’est plutôt Le Grand Hôtel du Touquet et Carole Bouquet harcelée par Michel Blanc en mari insupportablement jaloux, cernés d’une pléiade de vacanciers hauts en couleur (Vincent Elbaz, Charlotte Rampling, Jacques Dutronc, Karine Viard…) qui vous fait vibrer, jetez-vous sur Embrassez qui vous voulez. Une comédie fine et intelligente signée Michel Blanc en personne.
Mais si le lyrisme, la nostalgie, les ambiances nocturnes et théâtrales vous comblent alors courrez voir Yolande Moreau dans cette merveille qu’elle à elle-même écrite et réalisée : Quand la mer monte. Elle y incarne Irène, en tournée avec Sale affaire, un one woman show, dans le nord de la France. Elle rencontre Dries, un porteur de géants… C’est le début d’une histoire d’amour ! Histoire d’amour, qui a d’étranges résonances avec le spectacle qu’Irène joue sur scène…
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