Crète
Vu par… Michel Butor

C’était en Crète, le 31 décembre; j’avais pris le car tôt le matin à Héraklion pour me rendre à ce village de la côte nord, tout en blanccubes, entre la montagne couverte d’oliviers jusqu’à mi-pente, et levergers se terminant à la mer.
J’avais photographié longuement les ruines de l’ancien palais minoences bases rondes de colonnes autour de la cour, ces quelques marches, cette boule de pierre au milieu, tout cela mêlé de petites fleurs blancheet violettes; j’avais déjeuné dans un café au bord de la route, et j’étairetourné à l’arrêt du car pour l’attendre, bien avant l’heure à laquelle il devait passer.
Tout d’un coup je le vois qui vrombit dans la poussière sans ralentirson toit tout chargé de sacs et de paniers. Avec les quelques mots de gremoderne que je savais et que j’ai oubliés depuis, les entremêlant de diverses bribes en d’autres langues que mes interlocuteurs pouvaient avoir entendu parler, je demande ce qui arrive, s’il y en aura encore un autre dans l’après-midi pour me ramener à la capitale de l’île. On me répond que cette voiture étant sans doute déjà trop pleine, elle ne pouvait prendre de nouveaux passagers, que sans doute la seconde allait suivreJe me rassieds; ainsi passe une heure.
On m’explique qu’il n’y a plus d’espoir pour ce jour-là, que c’est la Saint-Sylvestre veille de fête, que le service est désorganisé jusqu’au lendemain. Il n’est pas question de rentrer à pied : la ville est à trente-cinq kilomètres. Le jour baisse; le blanc des maisons devient bleu.
Des jeunes gens vont chercher dans sa maison, l’une des principales, un homme assez gras, déjà assez vieux, qui est allé en Europe, comme on dit en Grèce, et qui paraît-il parle anglais. Nous avons beaucoup de mal à nous comprendre; il s’agit de savoir où l’on va me coucher.
C’est alors que les choses devinrent merveilleuses.

Le Génie du Lieu
Michel Butor – 1958
Pérégrinations crétoises

Knossos

Et voilà les vacances touchent à leur fin. Encore une belle journée de farniente sur le sable gris de Dytikos et le lendemain nous repartons pour Paris. Notre avion décollant relativement tard d’Héraklion dans la journée nous devrions avoir le temps de visiter Knossos avant de rendre notre petite panda.

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Phaïstos

Le lendemain de notre arrivée à Lentas : repos ! Les vacances c’est aussi fait pour se détendre, donc pas de visite. De jour, Lentas est vraiment charmante : deux bazars, quelques résidences de location de vacances, une demi-douzaine de tavernes, tout est piéton.

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De La Canée à Lentas

Pour la deuxième partie de notre séjour crétois, nous avons réservé un appartement sur la côte sud, dans le village de Lentas. Nous allons devoir traverser une bonne partie de l’île et décollons tôt pour avoir le temps de visiter La Canée, à une heure de notre point de départ.

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Élafonissi

Après Balos et son lagon, c’est pour une autre plage de rêve, vantée par tous les guides, que nous prenons la route : Elafonissi ! D’après la carte elle ne semble pas trop compliqué à rejoindre mais, du nord au sud, la route qui longe la côte ouest est une vraie route de montagne.

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Du côté de Kissamos

Il nous aura fallut une heure et demi pour rallier Heraklion au départ de Santorin. Quatre-vingt-dix minutes de clim’ a fond sans pouvoir sortir sur les ponts puisque c’est malheureusement la règle sur les speedboat ! À l’arrivée nous trouvons Elena, sa petite pancarte à notre nom, et une Fiat panda avec 95 000 km au compteur ! Faudra bien faire avec…

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Voyager chez soi

Dans les oreilles

Dans ma bibliothèque

La-Vie-d'Ismaïl-Ferik-Pacha
La Vie d’Ismaïl Férik Pacha
Réa Galanaki

Bon alors cette fois je suis vraiment ennuyé ! Je n’ai absolument rien lu dont l’action se déroule en Crète et mes recherches sur la littérature crétoise ne me donnent pas vraiment satisfaction…
Il y a bien sur Nikos Kazantzaki, auteur du célèbre Zorba, dont j’ai essayé de lire Le Lys et le Serpent, très court roman plus poétique que récitatif mais je n’ai pas été plus emballé que ça.

J’ai également trouvé L’île des Oubliés de Victoria Hislop, où une jeune anglaise sur les traces de sa famille enquête sur Spinalonga, la presqu’île où l’on parquait les lépreux face à La Canée jusqu’au milieu des années 1950. Même si c’est a priori un best-seller, les critiques ne sont terribles, je ne m’y suis donc pas penché plus que ça.

Pantelis Prevelakis, poète, romancier et dramaturge, né à Réthymnon en 1909, mérite probablement plus sa place dans ma bibliothèque. Ses oeuvres, comme Le Soleil et la Mort, Le Crétois, ou Chronique d’une Cité, décrivent une Crète traditionnelle qui lutte pour l’indépendance. A suivre…

Le dernier texte qui a retenu mon attention est de Réa Galanaki : La vie d’Ismaïl Férik pacha, d’après une histoire vraie raconte la vie de ce Crétois capturé par l’armée turque alors qu’il était enfant, entraîné en Egypte où il mène une carrière brillante. Devenu ministre égyptien de la guerre, il finit par retrouver sa terre natale… pour combattre une insurrection dont son propre frère, négociant d’Athènes, était l’un des instigateurs. On s’en parle ?

Sur les écrans

Zorba le Grec
Michael Cacoyannis

Bon sur ce coup là je ne vais pas être très original mais j’ai beau chercher je ne trouve pas d’autre film se déroulant en Crête… Enfin rien que j’ai pu voir ou qui me tente. Donc dans ces cas là rien de tel qu’un bon vieux classique « oscarisé », lui-même adapté d’un classique de la littérature crétoise.
Basil, un jeune écrivain britannique, retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. Il rencontre Zorba, un Grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide. Les deux hommes sont différents en tous points : Zorba aime boire, rire, chanter et danser, il vit à sa guise alors que Basil reste empêtré dans sa bonne éducation. Ils deviennent cependant amis et s’associent pour exploiter une mine.
A voir ou à revoir, bien sur pour Anthony Quinn mais aussi pour l’inoubliable musique de Mikis Theodorakis

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