Voilà. C’est arrivé. Je vole vers New York. C’est vrai. Le haut-parleur a appelé : « les voyageurs pour New York… » et la voix avait l’accent familier de toutes les voix qu’on entend à travers les haut-parleurs, sur les quais des gares. Paris-Marseille, Paris-Londres, Paris-New York. Ce n’est qu’un voyage, un passage d’un lieu à un autre. C’est ce que disait la voix ; c’est ce que prétend le visage blasé du steward; il trouve naturel, par métier, que je vole vers l’Amérique. Il n’y qu’un monde et New York est une ville du monde. Mais non. Magré tous les livres que j’ai lus, les films, les photographies, les récits, New York est dans mon passé une cité légendaire : de la réalité à la légende il n’existe pas de chemin.
(…)
Les éléments sont vaincus, les distances abolies ; mais New York s’est évanouie. Pour la rejoindre il faut s’engager dans l’étroit tunnel de la vie terrestre. Des papiers passent de mains en mains ; un médecin examine distraitement nos dents comme si nous étions des chevaux à vendre. On nous conduit à travers une salle surchauffée et nous attendons. (…) On m’appelle ; un fonctionnaire examine mon beau visa de papier dur décoré de sceaux rouges comme un charte moyenâgeuse. Il hoche la tête : « vous arrivez d’un beau pays, dit-il… mais vous venez dans un pays encore plus beau. » Il me réclame huit dollars. Puis les douaniers fouillent sans entêtement ma valise et j’entre dans le grand hall rond où des gens somnolent et s’ennuient. Je suis libre et de l’autre côté de la porte New York attend.
Une gratte ? Des cordes ? Rudy’s Music 461 Broome Street New York, NY 10013 Ouvert tous les jours de 10h30 à 19h Tél. 212-625-2557 //rudysmusic.com
Des nouilles ? Momofuku Noodle Bar 171 1st Ave, New York, NY 10003, États-Unis Tél. +1 212-777-7773 //noodlebar-ny.momofuku.com
Un Burger ? Si vous passez du côté du Flatiron à l’heure du déjeuner ne ratez pas Shake Shack, le comptoir à burger du Madison Square
Dernière journée à New-York. Le temps est un peu gris… Nous envoyons un SMS à Jonah pour caler le « chek-out » et attendons jusqu’à 11 heures sa réponse, puis partons pour notre dernière promenade. Nous projetons d’aller en métro vers Little Italy et Chinatown.
Ce jour est destiné aux emplettes. Il faut remplir les sacs puisque nous avons droit à 20 kg de bagages en soute et que nous n’en avions que 8 à l’aller !
Cette cinquième journée sera placée sous le signe de la culture. Notre New-York City Pass nous donnant la possibilité de visiter avec un seul billet, mais dans la même journée, le Metropolitan Muséum of Art et The Cloisters Museum and Garden nous avons décidé de relever le défi.
En ce jour de Colombus, il fait beau, le ciel est clair. C’est un jour idéal pour grimper au sommet de l’Empire State. Armés de nos city pass, nous allons attraper le métro.
Encore une bonne nuit de sommeil. Le temps d’écrire pour la postérité nos aventures de la veille en prenant notre breakfast et nous voilà dans le métro direction Brooklyn.
Réveillés vers 7h30. Une bonne nuit de 10 heures n’a pas été du luxe. Nous nous préparons un breakfast quasi à l’americaine (œuf, bacon, fruits,…) et nous voilà prêts pour commencer notre deuxième journée de visite
Atterrissage à l’heure après un vol sans histoire. Une heure d’attente aux guichets de l’immigration. L’officier de police Alvarez, jeune latino, a du mal à reconnaître la photo imberbe du passeport. Sortie de la carte d’identité, puis du permis de conduire. Ouf ! Depuis la barbe a poussé ! Et paf ! Coup de tampon sur le passeport ! Bienvenue à New-York !
Voyager chez soi
Dans les oreilles
Dans ma bibliothèque
New-York fascine les écrivains autant que les touristes, on ne compte plus les romans dont l’action s’y déroule, voir même dont New York est le personnage principal… On peut bien sur citer les romans d’Edith Warthon qui nous plongent la société new-yorkaise du début du XIXème siècle, Metropolis de Jérome Charyn qui analyse autant qu’il retrace l’histoire de la ville, Le Bûcher des Vanités de Tom Wolfe, American Psycho de Breat Easton Ellis qui évoquent avec brio la folie des années 80. Sans oublier la fameuse Trilogie New-Yorkaise de Paul Auster, Michael Cunningham et ses magnifiques Heures, les incontournables nouvelles de Francis Scott Fitzgerald, et le 42e Parallèle de John Dos Passos… On ne pourrait tous les citer.
Mais Les Saisons de la Nuit de Column McCann est celui que je retiens entre tous. Deux récits, deux destins s’y entrecroisent; en 1991, Treefog, SDF, s’est établi dans les tunnels du métro; en 1916, Walker, jeune ouvrier, creuse l’un de ces tunnels qui reliera bientôt Brooklyn à Manhattan. Avec une écriture simple, brillante et un vrai talent de conteur McCann nous livre la vie de ces deux personnages à plus d’un demi-siècle d’écart, un roman sombre mais jamais oppressant, qui parle de ceux qui font New York, dans les airs et sous terre. Un petit chef d’oeuvre !
Sur les écrans
Bien sûr Manhattan de Woody Allen, bien évidemment Il Était une fois en Amérique, of course King Kong, La Dame de Shangaï, Gostbusters, Le Parain, Angel Heart, All about Eve, Rosemary’s Baby, Big, Fame, Hair… Mais aussi After Hours !
Après l’heure c’est plus l’heure et pourtant Paul part retrouver Marcy qu’il a rencontré quelques heures plus tôt dans un café. Bloqué à l’autre bout de New York sans un rond en poche après la fermeture du métro, il va vivre la nuit la plus dingue de sa vie et rencontrer les personnages les plus bizarres. Réalisée en 1985 par Martin Scorcese, cette comédie – la première fois que j’ai vu ce film j’étais beaucoup moins hilare que paniqué, presque autant que le pauvre Paul – flirte avec l’étrange et fleure bon les années 80. Griffin Dune est parfaitement flippé et Rosanna Arquette complètement flippante…
Copyright 2020 – Tous droits réservés dansloeildubarbu.com