1 septembre 2010
De Parga à Nea Makri

Nous avons passé une grande partie de la journée dans la voiture : joindre Parga et Nea Makri, au Nord d’Athènes nous aura pris 7h. Nous pensions faire la majeure partie du chemin sur autoroute, malheureusement celui-ci était souvent en construction voire même parfois pas du tout entamé. Nous avons donc pris notre mal en patience et roulé « à la grecque » sur des portions de routes en travaux.

Nous avons traversé des paysages assez différents, très Porquerollien voir même Martiniquais entre Parga et Preveza, puis de nouveau montagneux mais moins verts, plus clairsemés jusqu’à Corinthe, et enfin plus blancs, calcaires autour d’Athènes. A Amfilochia, la mer était d’un beau bleu pétrole dans le golfe d’Arta. Nous avons roulé derrière un camion a bestiaux transportant des vaches et des veaux au pelage roux. Sur le bord de la route les vendeurs d’agrumes ont laissé la place à ceux de figues et de miel, eux même remplacés par d’autres de pastèques et de coloquintes. Quelque soit la région il y avait toujours
des renards écrasés.

Nous avons passé 3 fois la mer : immergés dans le tunnel du Detroit d’Arta, dans les airs grâce au pont suspendu à Patra et sur autoroute au dessus de l’Isthme de Corinthe (enfin bon, c’était le canal mais il est d’eau salée… ne chipotons pas).

La pause déjeuner a lieu dans un endroit improbable. Sur l’autoroute, quelques mètres après le péage de Patra : une gargote. Mais il n’y a pas de stationnement possible, les gens s’arrêtent sur la bande d’arrêt d’urgence et on enjambe le rail de sécurité pour rejoindre sa table ! Suite a un problème de compréhension nous mangeons un sandwich souvlakis-frites, c’est nourrissant mais pas mauvais.

Mais la vraie surprise de la journée sera l’hôtel Nireus à Nea Makri. Imaginez un bâtiment bien carré, probablement construit sous les colonels, dans les années 50, et son mobilier d’origine, ajoutez à cela une absence totale de décoration (cadres, tapis, rideau de douche, dessus de lit, etc.), un accueil aussi glacial que les grands couloirs vides, des pensionnaires échappés d’une maison de retraite et vous aurez une idée de l’ambiance très kolkhozienne du lieu…

Notre chambre au 3ème étage donne sur la mer et sur la terrasse du restaurant de l’hôtel. Un grincement de lit résonne. Pas de soupir ni de gémissement. Le bruit s’arrête puis repart. Encore, et encore, mais pas de façon régulière… Bizarre.

Nous sortons diner dans Nea Makri. D’immenses bars « lounge » le long de la route qui borde la plage. L’un d’eux donne directement sur l’eau. Nous nous y arrêtons pour boire un ouzo. Face à nous l’île d’Eubée. L’ambiance est très fin de saison, il y a peu de monde, un peu de vent.
Plus loin un petit port (avec une particularité les bateaux sont amarrés au quai par la proue), des restaurants italiens vaguement chics et d’autres bars « lounge ». Nous trouvons un petit restaurant grec sans prétention. A la table voisine un homme dans la soixantaine, genre politicien local, se déplace de table en table… il parait connaitre tout le monde, harcèle le serveur pour qu’il apporte ici une bouteille, là une salade ou ajoute un couvert…

Nous rentrons tranquillement à l’hôtel où nous attend la seconde surprise de la journée : le Nireus donne pour ses clients (qui ont tous largement dépassé les 70 ans faut-il le rappeler ?) une soirée dansante… Juste sous nos fenêtres. Une bonne sélection de valses, tangos, passo-dobles, mambo puis, cerise sur le gâteau : un chanteur s’accompagnant au synthé ! Une pure merveille. Tout y passe : les standards grecs (pas la peine de demander les titres),
quelques titres français comme les Champs-Elysées ou Chéri je t’aime (merci Bob Azzam !) et pour finir un florilège de chants russes. Inutile de vous dire qu’il a été assez difficile de dormir avant la fin du concert, à 1h passée, et que la nuit a été courte puisqu’il fallait que nous soyons a l’aéroport à 9h30 pour prendre l’avion pour Mykonos.

Lorsque la soirée s’est terminée et que chacun a rejoint sa chambre l’étrange grincement a repris et nous avons alors compris qu’il ne s’agissait pas des ressors du lit d’amants fougueux mais de la machinerie de l’ascenseur qui aurait méritée un peu d’huile.

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