J’ai eu la chance de connaitre trois de mes arrières-grands-mères. Oui trois, sur les quatre ; admettez que ça n’est pas commun. Une fois qu’on a dit ça, il faut bien reconnaitre que je ne les ai pas énormément fréquentées et que j’en ai assez peu de souvenirs. Exceptée pour l’une d’elles : Mémé-de-Presles. Elle était la grand-mère paternelle de papa et a été aussi importante pour lui que mamie l’à été pour moi. Mémé était concierge rue du Mail et gardait le petit les jeudi après-midi pendant que mamie faisait le ménage à la Préfecture de Police. Un jour mémé a joué à la loterie et à gagné 1 500 francs. Avec l’argent elle s’est achetée une bicoque à Presles-en-Brie où elle a fini par s’installer. Quand j’étais gamin, avec mamie, on allait parfois lui rendre visite. Un logement des plus sommaires, pour peu que je m’en souvienne, mais avec un bout de jardin. C’est là que cette photo a été prise, après que mon oncle ait racheté les lieux et en ait fait quelque chose de plus habitable, quelques temps avant le décès de mémé. Née à la fin du XIXe siècle elle aura connu l’arrivée de l’électricité, l’apparition du téléphone, de la télévision, l’invention de l’avion et du tourisme de masse, mais elle n’aura pas eu la chance de fêter ses cent ans… peu importe, sur sa tombe les dates font tout de même un compte rond : 1892 – 1992.