Il est temps que je vous présente mes parents.
– On les connaît tes parents : c’est Corbier et Doune, à droite sur la photo !
C’est vrai mais ceux qui sont à gauche, Michel et Chouchou, sont aussi mes parents. Aucune adoption ne régit cette histoire ; aucun trafic d’ovules ou de spermatozoïdes n’a eu lieu ; il n’est pas plus question de partouze induisant des naissances d’enfants dont personne ne saurait quels seraient véritablement les géniteurs…
C’est bien plus simple que ça. Doune, Chouchou, Michel et Corbier étaient amis et, comme les quatre doigts de Mickey, indissociables. En 1992 nous sommes allés jusqu’à emménager dans une maison dont le jardin était mitoyen du leur.
Bien sûr Michel et Chouchou n’ont quasiment jamais eu à gérer mon quotidien (ils avaient déjà bien assez à faire avec leur Olivier), faire venir le médecin alors que je séjournais un week-end chez eux, relire une dictée ou deux lorsque l’occasion s’y prêtait mais c’est à peu près tout. Des parents par intérim. Des parents de vacances : ils prenaient le relais au bout d’une semaine ou quinze jours, me permettant de rester plus longtemps en villégiature ou m’emmenaient avec eux lorsque papa et maman ne pouvaient prendre quelques jours de repos…
Ils sont en tous cas tout aussi importants dans mon évolution que mes véritables parents ! Sans être de mon sang ils ont une place à part dans mon cœur. Et ils ne sont pas les seuls… J’ai grandi entouré d’une bande d’hurluberlus, issus du monde des cabarets et du Club Méditerranée, que je pourrais comparer à des oncles et tantes : Vetty, Bruno et Cathy Léandri, France et Claude, Paulette, Pierre et Françoise, André Gaillard, Dadzu, Serge Llado, Béa, Albert (Christine Authier), Roland et Clotilde… Qu’aurait été ma vie sans eux ? Personne ne peut le dire et c’est très bien comme ça, ils sont ma famille et je n’en changerais pour rien au monde.