10 décembre 2016
Souk, Medersa et Menara

Réveil aux pépiements des oiseaux qui s’ébattent dans la cour du Riad. Nadia est là pour nous servir le petit déjeuner dans une salle tout en longueur attenante au patio : crêpes-pancakes, viennoiserie, confiture, miel… une orgie de sucre. Tout est délicieux, fait maison et servi dans une vaisselle verte qui nous fascine. Nadia ne peux nous renseigner sur d’éventuelles boutique où nous serions susceptible de trouver la même… avec un peu de chance nous en trouverons dans le souk, car aujourd’hui nous décidons de traverser la médina à pied pour descendre jusqu’à la Médersa Ben Youssef… il va falloir être concentré pour repérer le chemin et ne pas se perdre au retour ! Je prends des photos à chaque coin de rue qui pourront toujours nous servir de repère. Certaines ruelle de la médina sont embouteillées; tout se mélange : livraison de gaz, taxi, mobylette, carriole tirée par un âne, piétons… ça klaxonne, ça râle, ça s’interpelle, puis trois minutes plus tard tout rentre dans l’ordre, plus aucun véhicule, si ce n’est les vélos de quelques moutards.

À l’approche du souk, un homme nous vente un marché berbère dont se serait le dernier jour, les montagnards reprendraient la route le soir même jusqu’à la saison prochaine. L’idée est séduisante mais… Nous déclinons poliment et taillons la route, nous enfonçant un peu plus dans le souk. Plus loin alors que regardons un étal, rebelotte : souk berbère et tout le toutim ! Cette histoire fleure bon le truc bidon, l’arnaque, le piège à cons… bientôt on va nous dire que c’est Mahomet Day et que le souk est fermé !

Mauvaise stratégie les gars, ce genre de plans ne servent qu’à me rendre méfiant…

J’entraîne Jean-Claude au Jardin dont j’ai reconnu la proximité. Déjeuner au calme, derrière les hauts murs du patio, entre les perruches et les tortues.

Visite de la Médersa Ben Youssef, ancienne école coranique au cœur de la médina, fondée au XVIeme siècle et rénovée au milieu des années 50. De chaque côté d’un bassin (vide) deux corps de bâtiments regroupent les cellules des étudiants – qui ont pu être jusqu’à 900-, face à nous les salles de prière. Les stucs et les riches ornementations y sont très bien conservés. Nous prenons le temps de faire le tour, d’arpenter les couloirs qui mènent au chambres. Ces bâtiments, comme les riads, sont de véritables havres de paix, a l’abri du bruit et de l’agitation de la ville. Il y a relativement peu de visiteurs et nous profitons de ces moments de tranquillité… mais toutes les bonnes choses ont une fin et il faut, de nouveau, se jeter dans le souk. Direction : les Tombeaux Saadiens. Il y a 15 ans cet endroit m’était lui aussi apparu comme un éden de calme. Je vais pouvoir confronter mes souvenirs (mais il y a peu de chance que ça ait changé).

Nous n’avions pas parcouru cent mètres qu’une échoppe remplie de cette merveilleuse vaisselle verte qui nous a hypnotisée le matin même nous tend ses jarres, assiettes, bols, saladiers et autres bougeoirs. Pour une fois pas de harcèlement, pas d’exhortation à nous conduire au fameux marché berbère qui n’a lieu qu’une fois l’an et dont nous pouvons exceptionnellement profiter (genre !). Le gars est bien sympathique et nous explique tout de ces poteries : leur provenance, leur fabrication et la présence de trois points non vernis facilement reconnaissable qui atteste d’un véritable travail artisanal et régional. Jean-Claude achète deux grands  bols dont un qu’il m’offre.

Lorsque nous arrivons aux Tombeaux la porte est fermée depuis à peine 5 minutes. C’est rageant mais pas catastrophique. C’est la fin de l’après-midi mais la ville est encore pleine de possibilités. Le choix est vite fait : les Jardins de la Menara ! À pied cela nous semble un peu loin et nous ne voulons pas nous casser le nez comme 5 minutes plus tôt. Le Riad Vert à un accord avec un groupe de taxi, quelque soit la distance le prix est toujours le même (bien sûr extrêmement bas) : voilà la solution ! En deux temps trois mouvements nous sommes devant les grilles du jardin. Il règne là un beau bordel ! Un gardien bloque l’entrée n’autorisant que les sorties mais de nombreux marrakchis souhaitent comme nous assister au coucher du soleil sur le bassin. Ça parlemente, ça râle, ça crie… nous profitons d’un moment de flottement alors qu’un groupe force l’entrée pour nous glisser à sa suite. Personne ne nous court après pour nous obliger à rejoindre la sortie. Tant mieux. Les jardins en eux-mêmes n’ont pas grand chose de palpitant. Le bassin non plus d’ailleurs. Mais au bout de l’étendue d’eau il y cette petite « maison », au toit bien pointu, l’eau la reflète ainsi que le ciel rose qui vire bien vite au rouge sang. Un magnifique tableau. Une fois Le soleil couché tout le monde se dirige bien sagement vers la sortie; il n’y a plus de garde, les portes sont ouvertes… allez comprendre.

Pour dîner nous choisissons l’un des restaurant proposé par le cartoville : Al Fassia. Prudents nous avons réservé et nous avons bien fait, la salle est pleine ! Sauf qu’il y a deux restaurants… et la demoiselle qui a pris notre réservation nous a noté pour celui où nous n’allons pas. Arfff ! On fini tout de même par nous trouver une petite table dans un coin. Il semble y avoir plus de touristes que de locaux. C’est un peu chic, très bon, très copieux : un bon choix !


Diner dans Guéliz

 

 

Carnet d’adresses

Cliquez sur la carte pour en savoir plus