14 octobre 2016
Milan

Cette fois c’est sur : il fait un temps pourri ! Gris, pluie, froid, pouark !

Nous ne voyons pas Gabriele au petit-déjeuner que Domenico nous prépare. Ce dernier parle assez bien français mais comme son fils il prétend avoir tout oublié… nous échangeons un peu sur la pluie, les musées à voir à Milan et prenons congé. Le duomo est à quelques minutes à pied, Jean-Claude en profite pour acheter un parapluie a un vendeur à la sauvette – probablement les mêmes qui vendent de l’eau pendant les grosses chaleurs. Je n’ai pas pensé à réserver les billets à l’avance sur internet, nous faisons donc la queue sous la pluie pendant presque une heure.

– j’espère que ça vaut le coup…
– en tous cas tu seras heureux de te réchauffer dans une église, c’est pas si souvent qu’on peut dire ça !

Des militaires, mitraillette en bandoulière, font des rondes, on nous fouille a l’entrée de la cathédrale; depuis les attentats de Paris, l’Europe est entrée dans une nouvelle ère…

Si l’extérieur de la cathédrale est assez aérien malgré toutes la profusion de sculptures et de pignons qui couvre la façade, l’intérieur assez peu décoré est vraiment monumental. Les piliers de la nef sont énormes, très lourds, ornés de chapiteaux colossaux. Nous n’arrivons pas à savoir si deux sortes de pierre ont servies à la construction ou si certaines parties ont été nettoyées donnant aux murs une blancheur que n’ont pas les colonnes. Au fond, derrière le chœur une immense statue de la vierge, dorée, bien laide – peut-être la même qui culmine sur la flèche à plus de 200 mètres – que tout le monde prend en photo. Il semble y avoir de nombreux problèmes d’infiltration et des travaux sont en cours, a l’extérieur comme à l’intérieur. Dans le transept une grosse machine élévatrice avec de grandes « pattes » ressemble à une installation d’art contemporain, c’est plutôt réjouissant.

Il pleut toujours autant. Nous nous mettons à l’abri dans la galerie Victor Emmanuel II. Tout ce que Milan compte de touriste semble s’y être donné rendez-vous, ça résonne et ne donne pas forcément envie de s’y attarder pour déjeuner. Par contre, à la sortie de la galerie, quelque chose me dit que l’on va pouvoir se mettre au sec, au chaud et au calme. Le Bistrot Trussardi nous ouvre ses portes : pour le coup c’est franchement chic, il n’y a aucun touriste, ça sent les déjeuners d’affaires a plein nez, mais il faut bien ça pour se remettre de notre attente sous la pluie. Nous profitons de cette quiétude pendant un bon moment, la faisons durer en prenant plusieurs cafés,  dans l’espoir que la pluie se calme. Il n’en est rien. Que faire ? Un musée ? Nous n’avons pas beaucoup d’autre possibilité… mais lequel ? La Scala est à deux pas. Je ne connais rien à l’opéra et ça ne m’intéresse pas du tout mais l’idée de voir la mythique salle me plait… va pour la Scala et son musée. Celui-ci présente d’étranges instruments anciens assez étonnants, le piano de Franz Liszt, et une collection de portrait de compositeurs et chanteurs d’opéra… probablement passionnant pour les aficionados que nous ne sommes pas. Nous pouvons voir la salle éteinte derrière une vitre avec interdiction de faire des photos – il y a une répétition du Tour d’Écrou d’après le texte d’Henry James – puis quelques minutes plus tard j’entends, alors que nous nous penchons sur des violons de poche, que la salle vient d’être allumée ! Nous fonçons ! C’est un théâtre à l’italienne, bien sûr, mais il n’est composé que de loges, c’est la première fois que je vois ça ! La visite se termine par une exposition temporaire sur un illustre chef d’orchestre de la Scala, beaucoup d’extraits de spectacle en vidéo, quelques beaux costumes de scènes… Pendant ce temps la pluie s’est calmée; l’occasion de voir la fameuse via Montenapoleone. Je pensais voir de beaux palais – il y a tout de même quelques belles façades – en fait c’est la rue des boutiques de luxe ! C’est tout de même la première chose que m’a indiqué Gabriele après la Cathédrale… est-ce j’ai une tête à m’habiller chez Vuitton ?! Est-ce que je donne à mes amis qui débarque à Paris comme première visite à faire la rue Saint-Honoré ?! Ces boutiques sont les mêmes partout dans le monde et c’est vraiment la dernière chose que j’ai envie de voir quand je découvre une ville… bref.

Nous continuons notre ballade dans les rue de l’hypercentre milanais : le Palais Royal, un mariage, sur la Place du Duomo des gamins font la queue pour une dédicace au Mondadori Megastore, via Dante, là il y a pour le coup de vrais beaux immeubles ! Nous nous arrêtons dans une enoteca (caviste) pour boire une bière. Ca me plait toujours en Italie ces commerces de bouche qui proposent aussi de la restauration, nous n’avons pris qu’une boisson mais nous aurions pu aussi bien faire un repas complet…

Il s’est remis à pleuvoir. J’avais prévu d’emmener Jean-Claude dîner sur le canal où nous avions passé une belle soirée grâce à Pierre il y a quelques années. Tant pis pour la pluie, on y va quand même et ça nous permettra de voir le métro.

Sur les Navigli il vase encore plus; je protège mon appareil photo avec un sac plastique, deux chiens imaginent que je dissimule des biscuits et autres denrées de choix, et tendent vers mon objectif leurs museaux affamés.

L’une des rives est très estudiantine, un peu branchées – bar, musique, librairie d’occasion -, l’autre plus chic – hotel, restaurant. Nous dînons sur la seconde – on vieillit que voulez vous – à L’altro Luca e Andrea, faussement rustique mais bien agréable quand même, de soupes et d’osso bucco à la milanaise.

Il est temps de rentrer – sous la pluie, inutile de le dire. Espérons que toute cette eau ne nous suive pas sur les lacs…

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