12 octobre 2016
Portofino

Le soleil semble être de la partie et c’est plutôt bon puisque je me suis prévu une balade en bateau !

Plusieurs fois par jour, au départ de Camogli, des bateaux font le tour du cap de Portofino, et poussent même en saison jusqu’au Cinque Terre. A cette période de l’année ils s’arrêtent à San Frutuoso… tant pis pas de Portofino. Je pourrais toujours y aller en voiture mais l’envie de naviguer un coup est plus forte; de San Frutuoso il est aussi possible de joindre Portofino à pied par un sentier de randonnée mais on parle de 2h30 de marche, je ne suis pas sur d’avoir le temps ni le courage de les faire… en attendant je descends à Camogli à pied par le fameux sentier-escalier en me disant qu’il faudra que je le remonte ensuite et ça ne me réjouit pas du tout. Je croise de nombreux randonneurs allemands harnachés comme pour l’ascension du Mont-Blanc, des fermes, des chats errants, des coqs; des abeilles volettent dans le soleil, c’est apaisant. L’escalier fini sa course sur un immense parking, il faut ensuite traverser la station balnéaire de Camogli pour atteindre l’embarcadère. Il n’y a pas grand monde sur la promenade. C’est charmant; de grandes façades colorées face à la mer, des frontons et des corniches peints encadrent les fenêtres et donnent à tout ça un air de décor d’opérette. J’arrive juste à temps pour le départ du bateau. Je regarde s’éloigner  Camogli et son église posée sur un éperon rocheux s’avançant dans la mer comme à Collioure. A peine quinze minutes plus tard j’aperçois la crique de San Frutuoso et son abbaye juste derrière la petite plage : la saison touristique est finie, la saison des travaux est commencée. Les grandes arches du monastère ouvertes sur la plage face à la mer sont recouvertes d’une grande bâche… la magie du lieu s’est envolée. Ça ne me gâche pas mon plaisir d’être là. En descendant du bateau le skipper annoncé que celui pour Portofino est à quai et partira dans 5 minutes ! Si ça c’est pas une bonne nouvelle ! Je monte aussi vite que possible – une vieille allemande encannée m’empêche d’aller plus vite – les quelques marches qui me séparent de l’autre quai, paye mon écot (12 euros l’aller/retour) et saute sur le nouveau navire, en tous point comparable au précédent. La côte est sauvage, très boisée; quelques villas accrochées à la montagne; et bientôt une petite église se découpe sur le ciel; plus loin le phare; enfin la petite anse de Portofino ! C’est splendide : entre deux collines couvertes de pins, de cyprès et de palmiers, des façades colorées, un tout petit port de plaisance, une église à droite, une autre à gauche (celle vue depuis la mer), un chateau. On se croirait dans un décor de film. La seule chose qui détonne un peu ce sont ces gros bateaux de croisière amarrés dans la baie de Santa Margharita de Ligure. Il n’est pas loin de midi, le prochain et ultime bateau pour San Frutuoso part à 14h00, j’ai deux heures et demi pour visiter tranquillement. Sur le port, dans les café, beaucoup de touristes, ça déjeune, ça mange des gelati; je monte à l’église San Giorgio. Un beau pavement noir et blanc sur le parvis, la facade jaune tranche sur le bleu du ciel. Je monte par les ruelles jusqu’au Castello Brown. Cinq euros l’entrée – j’ai l’impression que tous les lieux touristiques sont à cinq euros en Italie. Il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur – un calorifère en céramiques comme j’ai pu en voir à Prague ou à Cintra – mais de beaux jardins bien entretenus avec vue sur le village. Dans un angle, un jeune homme juché sur un muret propose à qui le souhaite de le prendre en photo avec Portofino en arrière plan. Je me fait tirer le portrait. Je redescends par d’autres ruelles – Capri devait ressembler à ça dans les années 50… Il me reste un peu de temps, je grimpe sur l’autre colline voir la Chiesa Divo Martino et sa façade rayée. Intérieur baroque et très chargé à l’opposé de la Chiesa San Giorgio.

Si à Camogli et à San Frutuoso les touristes sont majoritairement allemands, de ce coté du cap ils sont américains – et plutôt vieux (c’est sans doute la période qui veut ça) : je vois descendre du bateau des dizaines de yankees octogénaires, parfois avec déambulateurs; je ricane en me disant qu’ils ne sont pas rendu au chateau ceux-là, mais je les envie de pouvoir encore voyager à leur âge !

Des moules marinières – les plus grosses que j’ai jamais mangées – et une salade caprese dans une petite trattoria suspendue au dessus de la mer à San Frutuoso : cette journée est décidément parfaite. Il me reste une heure pour visiter l’abbatiale avant le retour sur Camogli, mais c’est sans compter sur les horaires italiens : les visites se terminent à 15h – même si le panneau indiquant les heures d’ouverture donne 15h45… je suis marron ! Le ciel se couvre à nouveau et les randonneurs qui bronzaient et nageaient encore quelques minutes auparavant ont enfilé leur polaire.

A Camogli il fait encore bon, je visite l’église, deux garçons se tiennent par la main; je m’installe en terrasse pour profiter encore un peu avant d’attaquer la fameuse remontée.

Elle ne sera finalement pas si terrible que ça. Vingt minutes en respirant bien.

Je dîne cette fois au Tucca e Leva, sympathique restaurant familiale. La patronne a un peu de mal avec les langues étrangères et m’envoie son cuisinier de fils pour me détailler les plats du jour. Un minestrone et un filet mignon à la châtaigne – j’oublie de commander un contorno (accompagnement) pour mon plat, heureusement qu’il y a des châtaignes – parfait pour terminer cette belle journée où j’ai enfin pu enlever mon pull !


Portofino : rando ou bateau ?

Le cap de Portofino est très sauvage, un splendide parc naturel, vous pouvez le parcourir à pied si vous avez le temps et la forme physique : comptez 2h30 de randonnée pour faire San Frutuoso / Portofino…
Ou bien prendre les bateaux au départs de Gênes, Recco, Camogli, etc. et vous laisser porter par les flots et découvrir ces splendide paysages vus de la mer. Toutes les correspondances sont possibles (surtout en pleine saison) de Gênes au Cinque Terre.

Vous êtes plutôt bâton de marche ou bouée de sauvetage ?  À vous de voir…


Déjeuner à San Frutuoso

L’endroit ne déborde pas vraiment de restaurants – vous aurez tout de même le choix entre 4 ou 5 – mais celui où j’ai déjeuné m’a beaucoup plus donc…


 

Carnet d’adresses

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