Pour notre dernier jour de plage nous cédons à la tentation de la plage carte postale : La Pelosa (« La velue » – quel drôle de nom pour une plage, pourvu que le sable ne se soit pas transformé en une immense pelouse de poils). Elle se situe à l’extrême ouest de l’île au bout du cap de Stintino. Nous en profitons pour visiter Porto Torres et y déjeuner puisqu’il nous faut y passer. La ville est assez tarte, les très rares bâtiments anciens tombent en ruine, le reste est récent mais déjà décrépit et sans âme… seule l’église Santi Gavino Proto Gianuario, plus ancienne cathédrale de l’île est bien restaurée et mise en valeur. C’est une nef unique, très sobre.
Il ne semble pas y avoir grand chose de plus palpitant à voir ici… donc déjeuner et en route pour les poils ! Nous traversons la zone portuaire désolante comme quelques jours auparavant. Il faut attendre un bon moment avant que la route côtière ait à nouveau de l’allure. D’un coup, au sommet d’une côté la mer apparaît : nous lâchons un « wow » de concert ! Une grande étendue turquoise striée de bandes sombres, presque noires. Je pense immédiatement aux Caraïbes. La route joue à cache-cache, redescend, nous perdons la mer de vue. En haut de la côte suivante, la revoilà et la plage avec elle. Cette fois c’est un « oh non ! » que nous lançons ! Pas moyen d’apercevoir la couleur du sable… des dizaines, des centaines de parasols recouvrent tout ! Nous qui rêvions de tranquillité… tant nous n’avons pas parcouru tout ce chemin pour faire demi-tour, il faudra faire avec. Première épreuve : garer la voiture, et ce n’est pas gagné ! Les bords de route sont à l’image de la plage : bondés. Un parking ! Nous sommes sauvés ! Payons pour l’après-midi et allons voir cette fameuse plage de plus près. C’est terrifiant, je n’ai jamais rien vu de pareil. Est-ce que les plages de la Côte d’Azur sont aussi chargées au mois d’août ? Je n’irai pas vérifier. Bon côté sable c’est même pas la peine d’essayer, il reste les rochers mais l’accès à l’eau n’est pas des plus aisés… une pelouse ? Pourquoi pas mais elle semble réservée aux clients d’un hôtel situé de l’autre côté de la route. Qui ne tente rien… nous demandons si nous pouvons nous installer. C’est possible mais nous devrons nous passer de transat et rester dans un carré un peu à l’écart. Ça sera très bien – de toutes façons c’est ça ou rien… Nous profitons de la mer transparente (en évitant de regarder vers la plage), l’eau est peu profonde on dirait une gigantesque piscine naturelle, à quelques brasses une île toute plate où s’élève une tour. Nous « siestons » sur notre pré salé, tout se passe bien jusqu’à ce que des gamins décident de faire de cette zone leur terrain de jeux : fini la tranquillité ! Ça court, ça hurle, ça s’engueule, ça pleure… comme nous ne sommes pas clients, nous pouvons évidemment rien dire. Décidément La Pelosa n’est pas une plage pour nous ! Nous quittons ce lieu qui, en hiver, lorsque les vacanciers sont partis, doit être absolument fabuleux.
Je reviendrai sans doute un jour en Sardaigne, l’île est grande et présente beaucoup d’attraits, mais je ne mettrai probablement jamais plus les pieds à La Pelosa ! Bye bye Sardinia, à la prochaine !