Au programme du jour Ashbury Heights, l’ancien quartier hippie, Castro, LA maison bleue, et les fresques de Mission.
Le vent est un peu tombé, il fait de nouveau un temps splendide, mais le fond de l’air est tout de même bien frais. A deux blocs du Château le bus N(?) puis le N(?) jusqu’à Ashbury Heights. De très belles maisons jusqu’à l’arrêt de bus. Devant l’une d’elles que nous photographions, une femme nous dit en riant que c’est sa maison et que nous pouvons l’acheter.
Nous achetons un ticket dans chaque bus que nous prenons avant de nous rendre compte que ceux-ci sont valables 1h30 et permettent ainsi de changer de bus sans racheter de billet…
Au carrefour où nous descendons du bus aucune trace de reliques hippies ni même de quoi que ce soit d’autre… Nous sommes dans un quartier résidentiel, avec de belles maisons victoriennes mais sans âme qui vive… Une très belle épicerie, nous y demandons notre chemin : nous sommes descendus une station trop loin, rebroussons chemin à pied. D’un seul coup la ville s’anime, des boutiques de fripes, des bars, des restaurants. Nous finissions par douter de l’existence d’une vie quelconque dans les quartiers autres que downtown. L’ancien quartier hippie est devenu touristique mais pas seulement, on sent aussi qu’une vie de quartier existe. Nous visitons une magnifique librairie, un bazar indien, plusieurs friperies. A l’entrée d’un magasin de musique on me demande de laisser mon sac a dos, je préfère attendre dehors. J’arpente la rue seul m’éloignant de plus en plus de mon point de départ, ne voyant pas les parents ressortir. A chaque fois que je vais pour les retrouver eux aussi sont entré dans une nouvelle boutique pour m’y chercher… Nous nous manquons ainsi pensant un bon moment. Au coin d’une rue un petit groupe de jeunes, guitare à la main, cheveux fleuris et nuage canabique ressuscitent les Mama’s and Papa’s. A l’entrée d’une boutique où Doune achète un tee-shirt, une vendeuse mi-Luxembourgeoise mi-américaine aux cheveux roses nous indique – en français – où déjeuner.
Restaurant mexicain à la décoration foisonnante et improbable, accumulation de breloques, statuettes de vierge, de branchages, de perles, nappes en plastique couvertes de fleurs… Dans une petite cavité dans le mur derrière notre table, posée comme une icône dans une niche, une petite souris en plastique les bras ouverts. Nous passons là un agréable moment.
Il est temps de changer de quartier, j’aimerai voir Castro, le quartier gay le plus célèbre au monde, et son cinéma. C’est dans ce quartier en direction de celui appelé Mission – quartier mexicain – que se situe la fameuse Maison Bleue chantée par Maxime Le Forestier. Il ne reste plus qu’à trouver le bus qui nous y conduira. Afin éviter de trop chercher, je repasse voir la vendeuse américano-luxembourgeoise pour la remercier de son conseil et lui demander notre route. Ses indications nous ramènent a l’épicerie du matin. Mais pas de bus 33… De nouveau les conseils de l’épicier nous seront utiles : il n’y a pas d’abri bus, c’est une indication sur un poteau électrique qui signale l’arrêt de bus. Quand on le sait pas…
A Castro nous sautons du bus et je plante là les parents pour aller faire, en courant, 3 photos du cinéma Le Castro. Castro street n’a pas beaucoup de charme comparé à ce que nous avons vu jusqu’à présent. Au feu rouge un homme d’une soixantaine d’années avec une canne m’indique une vitrine avec des poupées drag queen qu’il faut absolument que j’aille photographier (sic).
Je retrouve les parents où je les avais laissés et nous remontons la 18th à la recherche du 3841, la maison bleue. Quelques commerces gay : un barbier, un fleuriste, un bar… C’est calme mais sans être désert, très agréable. Devant la maison bleue, une plaque offerte par le consulat. Sur le perron, des cartons de déménagement. Les actuels propriétaires en auraient-ils assez de voir des touristes français se faire tirer le portrait devant leur garage ?
La 18th continue vers Mission Dolores Park, complètement dévasté, en cours de réaménagement, face à l’université du même nom. Le quartier mexicain commence ici. Il est notamment réputé pour ses peintures murales, il y en a des dizaines, la plus connue est celle de la Maison des femmes, une immense fresque psychédélique couvrant les deux faces du bâtiment. Sans guide il est difficile de partir a la recherche des autres fresques du quartier. L’après-midi est déjà bien avancée, Corbier souhaite voir le magasin de guitares repéré la veille et il faut que nous allions récupérer la voiture réservée pour la suite de notre voyage. Devant un magnifique salon de coiffure – barbier « à l’ancienne » nous montons dans un taxi. Retour sur Van Ees Av. Le magasin de guitares est plus petit que prévu. Corbier est essaye quelques unes pour le plaisir. La encore je dois laisser mon sac a dos a l’entrée, je peux néanmoins garder mon appareil photo. Dans un coin toute une pléiade de guitares électriques signées par des guitaristes et des groupes célèbres, je repère celle de Duran Duran.
Nouveau taxi et nous voici en plein downtown. J’entre chez Alamo, mon voucher à la main. La jeune femme a l’accueil me signale que je me suis trompé de porte : je n’ai pas réservé de voiture chez eux mais chez Dollar. Nous entrons donc chez Dollar. Ma réservation n’apparaît pas dans leur listing… Finalement notre voiture est bookée chez Thrifty, filiale de Dollar, la porte a côté. Nous changeons de bâtiment et retrouvons le même jeune type qui lui est passé par l’intérieur pour changer de comptoir et se charger de notre dossier. C’est un peu longuet, il faut donner ceci, signer cela… Contrairement a ce qui était prévu nous n’aurons pas de GPS, ils n’en ont pas. Nous récupérons enfin la voiture au sous-sol et je prends le volant avec un poil d’appréhension. Je suis hyper concentré, Doune a le plan de la ville sur les genoux. Je grille un feu un peu mur mais tout se passe pour le mieux et nous voilà au Château en deux coups de cuillère à pot.
Au salon sont servi « wine and cheese, nous nous délassons un moment dans ce décor boisé et chaleureux un verre de vin à la main. La waitresse du jour nous indique où dîner et ce quartier qui paraissait dépourvu de commerce se révèle bien vivant. Il suffit simplement d’emprunter les bonnes rues… Nous dînons d’une gigantesque pizza au Little Star, très jeune et très branché. Comme nous ne sommes ni très jeune ni très branchés nous nous retrouvons au fond de la salle mais nous sommes cependant bien accueillis et la pizza est très bonne.
Déjeuner chez les hippies
En passant la porte du Cha Cha Cha vous entrez le monde merveilleux d’une chapelle espagnole sous-marine ! Vous y croiserez des saintes vierges en plâtre empètrées dans des filets de pêche, Bob l’Éponge grimpant sur un mur de lave, des étoiles de mers et des crevettes, des masques africains, un paravent zébré, des nappes fleuries en toile cirée mexicaine… improbable ! Si vous n’y allez pas pour déjeuner, entrez-y au moins que l’ambiance.