Beaucoup de forum sur Internet le disent : Pour éviter la cohue aux guichets d’entrée des musées du Vatican, il ne faut pas hésiter à se lever de bonne heure et d’arriver vers 7 h 30, bien avant l’ouverture des portes. Nous avons choisi une autre solution qui consiste à se procurer, via le site Internet de tours operators agréés par le Vatican des billets « coupe file » qui permettent de passer au nez et à la barbe des touristes non prévoyants !
Nous nous levons quand même de bonne heure (7h30, tu parles de vacances !) avalons rapidement un petit déjeuner et fonçons vers la station Termini pour prendre le métro jusqu’à Ottavino – San Pietro. Le temps n’est pas fameux… Nous sommes plutôt contents de nous dire que nous passerons la matinée au sec. Nous nous dirigeons vers le point de rendez-vous fixé par l’agence, à savoir à 9h15, au coin de la via Vaticano et de la via Tunisi, en s’attendant à voir une foule extrème… Que nenni ! Mise à part les gens comme nous qui ont leur billet coupe file, si on voit entrer en individuel trois Coréens, deux séminaristes austro-hongrois et un prêtre défroqué bengali, c’est le maximum ! Y aurait-il eu tromperie sur la marchandises ? Ces billets ne serviraient-ils qu’à tirer quelques sous supplémentaires aux touristes naïfs ? Ou bien tout le monde est déjà rentré et la cohue de l’ouverture est passée ?
Bref, nous échangeons laborieusement nos vouchers contre une carte plastifiée comportant la lettre « L », attendons que le groupe se constitue puis suivons une jeune fille qui nous fait passer la porte d’entrée, en nous disant de bien montrer nos tickets « L » aux vigiles afin de leur signifier qu’on est bien en groupe. Une fois à l’intérieur, nous devons passer sous le portique de sécurité. Au regard du flegme des agents de sécurité, il est à parier qu’on aurait pu passer ce qu’on voulait, y compris de quoi occire le (très) Saint-Père Benedictus une croix un vé un bâton et ses nonces.
Nous montons au 1er étage et notre accompagnatrice nous remet enfin les billets d’entrée. Nous nous procurons l’audioguide et commençons notre visite.
Nous avions bien remarqué en préparant notre journée qu’il y avait plusieurs musées en un, sans y faire grande attention et surtout sans estimer le nombre d’œuvres exposées. Le musée egyptien, le musée étrusque, le musée Pio Clemento, la cour octogonale, les chambres de Raphaël, le musée d’art moderne religieux, les appartements Borgia, les galeries des candélabres, des tapisseries et des cartes de géographie, et bien sûr la Chapelle Sixtine ! Le tout dans un agencement assez approximatif… Dommage !
Le tout est très mal indiqué, les plans quasi inexistants et il faut finalement suivre les flèches et passer devant pratiquement toutes les œuvres pour arriver à la chapelle Sixtine. Un peu comme si pour voir la Joconde au Louvre il fallait absolument passer par les antiquités grecques et égyptiennes, les appartements de Napoléon III, les Chevaux de Marly et faire un crochet par le musée des Arts décoratifs !
Nous commençons donc notre visite par la Cour de la Pigne, continuons par le musée égyptien, court-circuitons le musée étrusque, passons dans le musée Pio Clemento (Belles statues dans la cour Octogonale : Le groupe du Laocoon, l’Appolon du Belvédère…). Plus la visite avance, plus les escaliers montés et descendus se font sentir… De plus après les galeries, les espaces de circulation sont de plus en plus étroits, la foule de plus en plus présente. Nous traversons des pièces en travaux, arrivons aux chambres de Raphaël sans pouvoir s’arrêter tellement la foule est présente et pressante ! Dommage. Certaines fresques sont vraiment très belles.
Contraints et forcés par le parcours, nous traversons le musée d’art religieux moderne… Et nous y voyons des monstruosités ! On ne sait quel pape a décidé d’acquérir ces mochetés, mais certaines œuvres sont vraiment affligeantes ! Nous arrivons enfin à la Chapelle Sixtine. Le lieu est impressionnant, la surcharge de fresques est impressionnante. La débauche de couleurs, les bonnes grosses joues et les cuisses potelées des anges sont très Michel-angesques… La cohue, le bruit, empêche vraiment et c’est dommage de se concentrer et d’apprécier à leur juste valeur les fresques…
Nous quittons les musées du Vatican après trois heures de visite, fourbus d’avoir piétiné et nous dirigeons vers le self pour déjeuner. C’est vendredi, ce sera donc pâtes ou poisson. Ce sera lasagnes végétariennes pour l’un et gnocchis pour l’autre, accompagné d’eau légèrement « frizzante ».
Après le déjeuner, histoire de s’aérer, nous souhaitons aller faire un tour dans les jardins… Manque de pot, il se met à pleuvoir… Nous allons donc faire un tour à la boutique du musée en attendant une accalmie. Elle arrive vite. L’entrée des jardins est introuvable… Nous ne persévérons pas longtemps. Nous quittons l’espace du musée et contournons les remparts pour arriver sur la place Saint Pierre. S’il n’y avait pas la queue pour visiter le musée, il n’en est pas de même pour la basilique ! La file d’attente suit les colonnes qui bordent la place. Nous poireautons presque une heure à observer les touristes… Il y a les japonais qui s’entre-photographient : C’est à celui qui sortira l’appareil le mieux avec l’objectif qui va le mieux avec le filtre qui fera l’effet le mieux devant l’arrière plan qui sera le mieux… Le groupe qui est juste devant nous à la chance d’avoir une guide infatigable… Elle ne s’arrêtera pratiquement pas de parler pendant toute la durée de la queue… Jusqu’à dire n’importe quoi du genre : regarder cette place avec ces deux colonnades en arc de cercle… L’architecte a sûrement voulu dire : « Ce sont les bras du christ tendus vers vous… Venez dans mes bras… »
La queue avance malgré tout relativement vite. Là encore, au portique de sécurité, on aurait pu entrer un bazooka (en pièce détachées, quand même !). Nous entrons dans la basilique. Superbe, grandiose ! Tout est très chargé, mais tout est tellement démesuré que rien ne choque !
En sortant nous croisons les traditionnels garde suisses en tenue ridicule… Tant qu’on y est, et pour en finir avec le Vatican, nous nous dirigeons vers le Castel St Angelo, non sans avoir pris un café pour se requinquer…
Quelques photos puis nous décidons de longer le Tibre pour se rapprocher du Centre Ville et se reposer un peu avant le dîner… La fatigue commence à se faire sérieusement sentir. Nous passons devant le palais et la villa Farnèse qui se font face à face, chacun sur une rive. Nous traversons le fleuve à la recherche d’un bus qui nous rapprochera de l’hôtel.
Petit apparté concernant les bus à Rome : Quand on ne connait pas la ville, il est presque impossible de comprendre comment ça marche. Les plans du réseau sont quasi inexistants ou incompréhensibles. Il faut donc en lisant les panneaux positionnés en hauteur à chaque station essayer de deviner si une des stations desservies peut correspondre à votre destination. Tout en sachant que ces panneaux indiquent pêle mêle les trajets des bus de nuit, des bus du week-end, des bus express, … que les numéros des bus ne correspondent à rien pour le profane : il y a le 3C, le 40 et le 316, que certains bus sont siglés « urbania » « music-bus »… Pour terminer, et pour faciliter les choses, dès que la station est un peu importante il y a une quinzaine de lignes différentes qui y passent, ce qui fait autant de panneaux à lire… Bien sûr le bus que vous voulez passe alors que vous avez le nez levé à lire ces fichus panneaux et vous êtes bons pour attendre le suivant ! Ils sont fous ces Romains !
Bref pour cette première expérience, nous trouvons un bus qui passe au Colisée et nous savons que du Colisée, nous pourrons prendre le métro pour rejoindre l’hôtel. Il y avait sûrement plus simple mais nous voilà enfin arrivés à l’hôtel… Il est 18h mais nous faisons une petite sieste réparatrice !
Nous repartons vers 19h30 à pied à la recherche d’un restaurant… Nous nous dirigeons vers la via Venetto par la rue des Quatre Fontaines. Arrivés via Venetto, les restaurant nous paraissent un peu trop chics à notre goût… Nous rebroussons chemin et trouvons dans une petite rue pas bien loin de la Fontaine de Trévi un petit resto « Sora Lucia » qui nous paraît très bien. Nous nous attablons et effectivement, mangeons de très bons anti-pasti puis de non-moins excellentes Saltimboca.
Nous regagnons l’hôtel pour faire dormir les yeux, les muscles des jambes et des pieds…